Pour les indépendantistes, les Calédoniens aisés sont ceux qui ʺgagnent plus de 245.000 F/moisʺ

La réforme fiscale préparée par le gouvernement indépendantiste prévoit l’augmentation des prélèvements obligatoires de 90 milliards de francs en l’espace de deux ans. Selon l’étude commandée par l’exécutif sur l’impact socio-économique de cette réforme, 58% des efforts seront supportés par les Calédoniens qui gagnent « plus de 245.000 F/mois ». Un quart des efforts seront supportés par les ménages les plus pauvres, le reste par les entreprises. La fonction publique et les institutions ne seront concernées qu’à hauteur de 3% par la réforme fiscale. Lénine is Back ?

Les leaders indépendantistes voudraient-ils se venger du peuple qui aurait « mal » voté lors des trois derniers référendums ? C’est en tout cas ce que laisse penser l’étude d’impact socio-économique commandée par le gouvernement local sur les conséquences pour les Calédoniens du plan d’augmentation des impôts préparé actuellement par les leaders du FLNKS. Et si l’on imagine aisément que ce sont les élus Loyalistes qui l’ont fait fuiter dans la presse, la lecture du document interroge quant aux véritables objectifs des élus indépendantistes. Car la situation n’est pas nouvelle : parce que la Nouvelle-Calédonie dépense plus qu’elle ne gagne, le territoire s’endette en effet depuis plusieurs années pour faire face à ses dépenses de fonctionnement et à la chute de ses recettes fiscales. Dans le même temps, la période référendaire aura été délétère pour l’économie locale. Le clivage autour de l’indépendance aura entrainé ces deux dernières années une grande instabilité politique et institutionnelle (avec les revirements de l’Eveil Océanien et la prise de pouvoir des indépendantistes au gouvernement et au congrès, pourtant minoritaires en leur sein).  A tout cela se sont rajoutées les fluctuations du cours du nickel et les conséquences sociales et économiques des différentes mesures prises pour lutter contre la propagation du Covid19. Résultat : des milliers de contribuables calédoniens ont quitté la Nouvelle-Calédonie, si bien que la population du territoire est désormais revenue au niveau de celle de 2014 ! (soit 270.000 habitants). Et si nul n’ose le dire clairement, c’est là la principale raison qui explique la chute de rendement de la TGC (car il y a tout simplement moins de consommateurs) mais aussi des autres taxes et impôts locaux. Les finances de la Nouvelle-Calédonie sont ainsi aux bords du gouffre. Et il semble bien que les indépendantistes veuillent nous faire faire un grand pas en avant.

Donne-moi ton portefeuille, et je te passerai cent balles ! 

Parce que la seule source de richesse que les leaders indépendantistes kanak connaissent est l’argent public, ces derniers n’ont pour seul horizon que d’augmenter les prélèvements obligatoires. A l’instar de Gilbert Tyuienon, ils promettent donc que ces nouvelles ressources seront utilisées pour aider les secteurs fragilisés :

« La relance, cela s’impose vu la situation économique et de l’emploi dans certains secteurs. Nous voulons orienter une partie de recettes fiscales vers le soutien au secteur du BTP et du tourisme, qui en ont grandement besoin (Gilbert TYUIENON, 08/04/22 ; sources : LNC) »

Les élus indépendantistes vont ainsi passer les prochaines semaines à nous expliquer que pour pouvoir (peut-être) aider quelques-uns dans l’avenir, ils vont devoir prendre à chacun plus d’argent aujourd’hui… Et l’étude d’impact parle de 90 milliards de prélèvements supplémentaires d’ici 2024 qui se rajouteraient aux 350 milliards que les Calédoniens paient déjà via l’ensemble des taxes et des impôts existants. Sachant que les Calédoniens ont produit l’année dernière pour 825 milliards de richesses (car 180 milliards de notre PIB proviennent des transferts financiers de l’Etat), le taux de prélèvement obligatoire passerait donc de 42% à 53%… Alors que la moyenne planétaire se situe à 34% et que, selon l’ISEE, la France occupe déjà la première place du classement mondial (avec 47.4% de prélèvements obligatoires). La Nouvelle-Calédonie deviendrait de ce fait le pays où les contribuables sont les plus taxés au monde et où plus de la moitié de la richesse créée est captée par la puissance publique. Vous avez dit communisme ?

Chaque Calédonien devra travailler 6 mois dans l’année pour la collectivité publique !

Comment visualiser ce qui risque de nous tomber dessus ? Aujourd’hui, pour assurer le fonctionnement de nos services publics et rétribuer les fonctionnaires, les Calédoniens travaillent, en moyenne, 5 mois par an et ce pour payer l’ensemble des prélèvements obligatoires qui leur sont imposés (régimes sociaux compris), soit du 1^er janvier au 1^er juin. Ils peuvent donc conserver pour eux tout ce qu’ils gagnent entre le 1^er juin et le 31 décembre (c’est le fameux « pouvoir d’achat »). Mais demain, si la réforme passe, pour faire fonctionner les services publics, les Calédoniens devront travailler l’équivalent de 6 mois pleins, soit du 1^er janvier au 1^er juillet. Ils ne conserveront pour leur usage personnel et pour leur famille (en échange de l’accès aux services publics) que la moitié des revenus annuels de leur travail. Le reste ira dans les caisses vides de la collectivité calédonienne et sera géré, administré et dépensé par nos élus du congrès. En moyenne, chaque Calédonien supportera en deux ans une baisse d’environ 10% de son pouvoir d’achat annuel, soit presque un mois de salaire.

Le Calédonien qui gagne 250.000 Fcfp/mois est « aisé » ?

Dans l’étude qu’il a commandée, et afin de tenter de faire passer sa réforme, le gouvernement local a identifié deux catégories de Calédoniens : les « aisés » et les « modestes ». Sans surprise, le membre du gouvernement en charge de la fiscalité explique ainsi que ce sont les « plus aisés » qui seront mis le plus à contribution :

« Nous souhaitons (…) faire supporter la plus grande partie des augmentations sur les contribuables les plus aisés (Gilbert TYUIENON, 08/04/22 ; sources : LNC) »

Mais qu’est-ce qu’un Calédonien « aisé » selon le maire de Canala ? Eh bien, selon l’étude, c’est un Calédonien qui gagne plus que le salaire médian, c’est-à-dire plus que la moyenne des salaires en Nouvelle-Calédonie, soit 245.000 francs par mois. Autrement dit, 58% de la réforme fiscale à venir sera portée par ceux qui gagnent plus que cette somme. Ces derniers devront verser aux caisses publiques ruinées 52.2 milliards ces deux prochaines années. Quant aux Calédoniens qui gagnent le SMIG ou moins que 245.000 francs/mois, ils devront verser l’équivalent de 19.8 milliards en taxes et impôts de toutes sortes. Les entreprises devront elles versées, en plus d’aujourd’hui, 15.3 milliards. Quant aux administrations publiques, elles ne devront être mises à contribution que de 3 milliards (l’effort est ainsi fait par ceux qui n’en bénéficient pas…). Sans changement, l’étude du cabinet parisien DME indique en outre que la baisse de la consommation serait de l’ordre de 38 milliards et que la récession s’accélérera.

« La bureaucratie grandit pour satisfaire les besoins croissants de la bureaucratie grandissante »

En contrepartie de ces réformes, les Calédoniens ne gagneront rien puisqu’il s’agit juste de sauver le système actuel et la bureaucratisation de la société calédonienne, mais ils permettront aux élus de continuer à équilibrer les budgets de leurs institutions et de leurs établissements publics et ainsi à faire ce qu’ils ont fait depuis plus de 20 ans : à savoir dépenser l’argent des Calédoniens en pure perte pour nous amener dans la récession, la paupérisation, le dépeuplement, la crise et le malheur… Un horizon qui ne manquera pas ensuite de provoquer le départ de nouveaux contribuables parmi les plus aisés et le non-retour de nos jeunes diplômés partis se former à l’étrangers. Dans le même temps, une plus grande partie des Calédoniens seront devenus dépendants des futures aides et subventions publiques pour assurer leur survie (on imagine déjà des « chèques-repas », des « chèques-énergie » ou des chèques-loisirs »), ce qui devrait augmenter d’autant leur soumission et leur obéissance à la puissance publique et donc aux élus… Mais, et si c’était ça, le seul et unique projet secret des vieillards qui dirigent le FLNKS depuis plus de trente ans ?