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Le monde kanak face à l’étrange défaite
Ils avaient proclamé un soulèvement. Ils avaient imposé la peur. Ils avaient même conquis des territoires. Mais dix mois après, les héros d’hier sont souvent regardés avec malaise, parfois même avec honte. Le peuple kanak ne dit rien, mais il pense si fort que ça commence à s’entendre. Et une question ronge tout le monde : mai 2024, était-ce une victoire… ou une défaite ?
Un coup d’État manqué, déjà pressenti
Le 23 mai 2024, dans un article publié sur ce même site, nous écrivions : “Soit les événements ont atteint leurs objectifs (déstabilisation économique, exode, conquête de territoires), soit ils ont échoué car les outils vitaux de la société ont tenu bon.” À l’époque, tout était encore flou, incertain, brûlant. Mais dix mois ont passé. Et il faut bien constater qu’aucune victoire politique ou populaire n’est venue confirmer la version héroïque des événements.
À moins de considérer qu’un soulèvement insurrectionnel, la destruction des outils économiques du territoire, des morts, des pillages, et l’appauvrissement général du pays soient une stratégie à succès, alors il faut avoir le courage de le dire : c’est une défaite.
Ce qui devait arriver : conquérir et effrayer
L’objectif initial de la CCAT et des insurgés était limpide : imposer un rapport de force brutal, faire peur, prendre des quartiers, provoquer une réaction excessive de l’État, forcer la négociation à leur avantage et imposer par la force la Kanaky-Socialiste. Il s’agissait de rejouer, à leur manière, un scénario FLN – Black Panthers – version Top84 (les plus anciens se souviendront).
Et dans les premiers jours, beaucoup ont cru que cela fonctionnait. Certains quartiers ont été conquis, c’est-à-dire abandonné par les populations occidentales voire océaniennes : faut-il les citer ? L’agglomération a tremblé. Des familles loyalistes ont fui, quelque fut leur couleur de peau. L’économie a pris une claque dont elle ne se remettra pas avant longtemps. Mais l’Histoire n’est pas faite de débuts spectaculaires. Elle se juge à la fin du film.
Ce qui s’est réellement passé : isolement, rejet, fracture
Le constat est là. Aucun pouvoir alternatif n’a émergé. Aucun gouvernement parallèle, aucune société coutumière reconstituée, aucun territoire vraiment administré. À part quelques vidéos de jeunes armés parlant au nom du peuple sur les chaînes de télé azerbaidjanaises, rien n’est resté. En juin 2024, certains militants avaient même tenté d’expérimenter une forme de “mini-Kanaky”, comme le décrivait Le Monde. Des quartiers entiers s’étaient transformés en zones autogérées, avec barrières, patrouilles et redistribution locale. Un modèle de société révolutionnaire, inspiré de cette pensée gauchiste si française, où l’État français devait être remplacé par une forme de pouvoir communautaire horizontal.
Mais dix mois plus tard, le constat est accablant : 14 morts (dont 2 gendarmes), plus de 300 blessés, 2,2 milliards d’euros de dégâts, une perte équivalente à 16 % du PIB, un chômage en hausse, et un tissu économique ravagé. La “nouvelle société” annoncée n’a laissé derrière elle que des ruines, du ressentiment, et une population encore plus appauvrie. Le soutien populaire s’est effondré. Les pillages ont écœuré… Beaucoup n’ont pas « profité » des 800 millions siphonnés des distributeurs automatiques ainsi que des milliards de biens volés et pillés dans les magasins. Et sur les réseaux sociaux, on assiste à une montée silencieuse du rejet.
La société s’est réorganisée… contre une nouvelle insurrection.
Les quartiers résidentiels du Grand Nouméa (Mont-Dore Sud, Naïa, Karikaté, Tuband, Nouméa Sud, et bien d’autres) se sont transformés en véritables bastions, structurés, connectés, prêts. Derrière les apparences paisibles, on trouve aujourd’hui des groupes WhatsApp organisés par zone, des réseaux radios ou talkies-walkies, des plannings de rondes, des chefs de secteur, des consignes de coordination, et même une hiérarchie officieuse : officiers, coordinateurs, veilleurs, transmetteurs.
Les règles sont établies : procédures d’alerte, horaires de veille, mots de passe, barrages à réactiver si besoin. Ce n’est plus du bricolage, c’est de la défense civile structurée. Dans le même temps, les ventes d’armes légales et de permis de chasse ont explosé. Et il y a – étrangement – de plus en plus de chasseurs en Nouvelle-Calédonie… Résultat : en une demi-heure, tout peut être remis en place : barrages, défenses, repli. En définitive, le loyalisme s’est militarisé.
Ceux qui ne veulent pas y participer sont partis. Un exode idéologique s’est peut-être produit. Les plus fragiles mentalement, souvent géographiquement isolés, sont partis ou se préparent à partir. Ceux qui restent sont prêts. Très prêts. L’insurrection a agi comme un phénomène de rejet immunitaire : le greffon a été rejeté, les ultras sont restés.
Le tabou du mot “défaite”
Et pourtant, comme le démontre les réactions de notre dernier article sur le sujet, il est impossible de prononcer ce mot sans s’attirer des insultes. “Quelle défaite ?!”, répondent certains. “On a prouvé qu’on était là !” “C’était une réussite !” “L’histoire continue !” — autant de postures d’orgueil, de déni ou de fuite. Mais une insurrection qui n’a pas abouti à une prise de pouvoir reste, dans l’histoire des peuples, une défaite. Cela ne veut pas dire qu’elle était illégitime. Cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas eu de sens. Cela veut dire qu’elle a échoué. Et tant qu’on ne le dira pas, rien ne pourra recommencer.
L’étrange défaite
En 1940, l’immense Marc Bloch écrivait L’Étrange Défaite : un récit d’historien sur l’effondrement de la France face à l’Allemagne nazie, moins pour dénoncer que pour comprendre. “Ce n’est pas le fait d’avoir perdu qui nous a anéantis. C’est de ne pas avoir compris pourquoi”, écrivait-il. Il n’accusait pas les soldats, mais les élites, les lâchetés, les aveuglements. En 2024, l’insurrection de la CCAT n’a pas été écrasée que militairement. Elle s’est perdue politiquement, disqualifiée moralement, et désavouée sociologiquement. Et surtout, elle a été abandonnée stratégiquement par ceux qui l’avaient encouragée sans jamais l’assumer. Il y a eu des morts, des souffrances, des fuites. Et désormais, il y a le silence. Le regard froid d’un peuple qui regarde ses fils, ses cousins, ses amis, et ne sait plus quoi leur dire. Pas parce qu’il les rejette. Mais parce qu’il ne peut pas les reconnaître vainqueurs.
Nommer une défaite, ce n’est pas l’infliger.
Nommer la chose, c’est ouvrir la possibilité de l’après. De Gaulle n’est pas né dans la victoire. Mandela non plus. Tous deux ont porté la défaite pour lui donner un sens, une direction, une renaissance. Aujourd’hui, la Nouvelle-Calédonie n’a pas besoin de héros, ni de justiciers. Elle a besoin d’un peuple qui regarde sa douleur en face. Et d’un mot à accepter, simple et nécessaire, pour tourner la page : le mot que tous redoutent, mais que seul un peuple debout peut prononcer : Défaite.

Un petit récapitulatif
Mélenchon, qui lui aussi dans le même shéma avec l’Office européen de lutte antifraude (Olaf). Pour des motifs de soupçons de détournement de fonds et d’abus de confiance.C’est pire, car il y a abus de confiance en plus, que pour Marine Lepen.
Investigations toujours en cours pour Mélenchon.
Les deux extrêmes sont dans la même ligne de conduite, celle des détournements de fond européens.
https://www.jforum.fr/melenchon-va-faire-un-petit-tour-par-le-tribunal-pour-fraude.html
C est vrai mr Bayrou a été relaxe …. et maintenant il est premier ministre
Et alors? pour l’instant ça ne gênait pas MLP…
Oui mais Bayrou, n’a pas laisser de preuve derrière lui, comme Marine Lepen. C’est là toute la différence.
Et devenir premier ministre ne relève pas de vote des électeurs, mais de la décision du président de la république. Marine Lepen peut devenir première ministre si le futur président la choisirait, surtout si c’est quelqu’un de son parti.
Dans ce cas là, l’inéligibilité n’a pas lieu d’être.
Un petit écrit d un député de la Macronie ….
Naïf: La pine de crabe qui se cache sur Calédosphère et qui attaque le mec qui se bouge le plus le cul pour ce pays.. pas étonnant. vérole…
Un depute un peu jeune qui devrait ce concentrer sur son job en NC. A trop vouloir se meler il va finir par dire des conneries.
La justice c’est pour tout le monde ou sinon il faut liberer les kanaks embastille pour ne pas avoir de crise. Vider les prisons. Plus de justice.
Responsable mais pas coupable est une invention des socialistes, mais c’est que pour eux !
Responsable ET coupable entre autre du manquement d’éthique pour avoir dupé les électeurs qui ont voté pour elle et son parti depuis 2009 jusqu’à ce jour et dont il faut espérer qu’ils ne l’auraient pas fait s’ils avaient su avec quels fonds étaient financés ses campagnes lors d’élections nationales. Quelle exemplarité ! Et” un des favoris à l’élection présidentielle “? Encore maintenant ? Ils ne sont pas bien exigeants ces citoyens électeurs si tel est le cas. Certains délinquants sont privés à juste titre de leurs droits civiques dont celui de vote et des élus délinquants financiers condamné à de… Lire la suite »
Ta gueule gros con: elle a demandé à être traitée ainsi:
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i21138509/marine-le-pen-s-insurge-contre-les-detournements-de-fonds
Comprends pas trop. Elle edt pas ma tasse de the.
Put…. la Marine la justice lui a pété toute les dents.
Sur que Naïf va pas être content.
Même Poutine est outré. Pourtant lui, coller ses opposants inéligible ou en tôle il connaît. Mais là c’est trop pour lui. Une atteinte à la démocratie. Sans oublier Musk, le grand démocrate au bras bien haut et bien droit.
“coller ses opposants inéligible ou en tôle”
ou en taule et ensuite au cimetière, ou direct dans la tombe sans passer par la case prison.
Mais pour cet enculé, le président illégitime c’est pas lui mais Zelinsky, sans qu’Electron y trouve à redire !
Ce que vous n avez pas compris c est que cela va renforcer le RN
Vous n avez toujours pas compris que les populistes vont gagner un jour ou l autre car la France s effondre et que les français commencent enfin à s en rende compte
Effondrement moral, insecurite culturel. Effondrement Économique. Effondrement médical. Effondrement ses services publics ( école. Police …)
Tic tac
“la France s effondre”
Mais la plupart des Français préfèrent l’être qu’Américains sous Trump, Russes sous Poutine, Turcs, Chinois, Cubains, Haïtiens, j’en passe et des dizaines : comment se faisse ?
Si on l’a très bien compris, donc c’est une manoeuvre politico-judiciaire pro-RN.. en fait?
Effondrement culturel? et c’est une sous-merde comme toi qui parle de ça?
Tic tac? de quoi tête de pine?
Il y a des citoyens qui sont contents de s’être faire avoir par une “gente dame” qui n’a jamais rien glandé de sa vie et a passé son temps à ” faire de la politique en héritage ” , n’a pas été avare de déclarations sur la nécessité de moraliser le fonctionnement de nos institutions et qui au bout du compte après plus de 10 ans d’arnaque a fini par se faire pincer ? Et ils vont continuer à voter pour ses complices tacites et ce parti dont 8 élus dont des cadres du parti ont été également condamnés ?… Lire la suite »
Ouais. Tic tac avant que la cellule s’ouvre pour la laisser passer. On la mettra avec Sarko, elle s’ennuira moins.
Marine sous bracelet électronique.
Cà ne change rien à son quotidien, elle restera à l’assemblée nationale, tant qu’il n’y aura pas de dissolution par le président Macron.
Pour 2027
Elle n’a jamais gagné toutes ses années.
Pourquoi croire, que si elle n’avait pas cette inéligibilité, le résultat serait différent?.
Elle servait juste de tremplin, pour ceux qui voulaient se hisser à la présidence.
Malheureusement cette fois et si son appel est rejeté, les candidat n’auront plus leur marionnette Marine, pour les expédier directement au deuxième tour à la présidence française.
Ce qui ennui plus d’un.
Ce qu’il y a de surréaliste dans cette histoire c’est qu’au déclenchement des troubles les kanak croyaient en l’existence d’une milice loyaliste qui les pourchassait. Mais c’est bien la CCAT, par les conséquences de ses méfaits, qui a en fait crée une multitude de milices comme le rapporte cet article.
Cette fois ce n’est plus un fantasme, mais une réalité. Merci qui ?
Des quartiers entiers s’étaient transformés en zones autogérées, avec barrières, patrouilles et redistribution locale. Un modèle de société révolutionnaire
C’est ce qu’a fait le mouvement Black Lives Matter à Seattle par exemple; faut croire qu’une internationale idéologique a sévi.
Dans ces zones de bonheur, la police ne pouvait pas entrer.
ça s’est mal terminé; les individus, les gangs ont réglé leur problème entre eux…. pan ! pan ! pan !
Ceux qui veulent détruire se magnifique cailloux devraient être d’office disqualifie et neutraliser. Cette île est un diamant et ceux qui ne l’ont pas compris n’ont rien à y faire.
Ceux qui, il y a quelques années, à l’UC ont théorisé la stratégie d’affrontement avec l’Etat central comme processus de sortie de l’accord de Nouméa n’avaient probablement pas anticipé les conséquences d’une telle décision. Ils reprenaient simplement les positions de LKU arc-boutées sur le refus de la double légitimité fondement de la citoyenneté calédonienne sur fond du regroupement en 2015 des Indépendantistes et Nationalistes (RIN) et de compétition interne avec l’UNI. La CCAT est inscrite dans cette filiation ; restait à exploiter le mal-être social et identitaire. Je pense qu’ils ne savaient pas qu’en agissant ainsi, ils s’étaient condamnés à… Lire la suite »
Et ils ont failli réussir leur coup parce que primo l’Etat a mis du temps à comprendre le réel et la gravité de la situation et secundo même une fois qu’il a compris il n’a pas réagi à la hauteur de la gravité.
Je suis bien d’accord; quand des individus ont commencé à tirer sur des policiers en ville, les choses étaient claires.
Je connais un des policiers blessé par balles.