LES CHRONIQUES DE CATON
L’accord se meurt, l’accord est mort
On sort de là un peu groggy, un peu éberlué, se demandant ce qui s’est passé et comment nous en sommes arrivés là. Trois semaines hors du temps qui se concluent sans accord, mais avec une jeune victime collatérale, des dégradations, une population plus divisée que jamais et carrément prête à se sauter à la gorge. Est-ce ainsi que l’on bâtit le destin commun, se demande-t-on inquiets ? Un peu comme si de ces constructions patiemment bâties ces vingt dernières années, ne demeuraient plus que des ruines.
L’accord de Nouméa dont le terme se rapproche s’achève bien en capilotade et il devient désormais urgent de conclure. Érigé dans le prolongement du miracle des Accords de Matignon, il avait été fait par des hommes qui croyaient en l’immuabilité de la chose politique et en la toute-puissance de la bipolarisation calédonienne en FLNKS et RPCR. L’accord de Nouméa n’était pas fait pour évoluer, voilà l’erreur originelle. La progression de la société, l’infléchissement des pratiques et des comportements politiques, le choix des Calédoniens pour l’alternance, l’époque, le siècle peut-être, ont chamboulé la belle organisation et rendu impraticables les textes gravés dans le marbre. Nos institutions, où plus aucune majorité ne s’exerce, sont à bout de souffle, érodées par les ans, des coalitions improbables, les aigreurs de certains et les ambitions des autres. La question se pose donc avec une vraie légitimité de l’avenir de ce système où la collégialité et la proportionnelle instaurées à une époque désormais révolue, conduisent à l’incapacité et la paralysie. La crise de ces derniers jours, où le besoin d’une voix forte soutenue par une majorité s’est fait ressentir, en témoigne.
Les accords, Matignon et Nouméa, ont été portés par un homme, gaulliste dans ce que « la politique ne se fait pas à la corbeille », qui a justement bâti toute son action publique sur le principe fondamental que la politique devait décider de l’économie. Hélas, ce principe non plus n’a pas tenu la distance ! Si les mineurs, soutenus en sous-main par des Républicains trop impatients sans doute de surfer sur la crise, ont cru pouvoir influer sur le cours des choses en mobilisant la rue, c’est bien qu’ils ont senti comme d’autres qu’ils pouvaient profiter de cette lassitude institutionnelle et des derniers souffles de l’accord. À l’aube d’une période où seront discutées les bases d’une nouvelle société calédonienne, certains, dans une sorte d’hallali, vont tout mettre en œuvre pour tirer bénéfice des derniers fruits d’un système dépassé sur lequel ils ont fait leur bonne fortune.
Avec raison, le conflit des rouleurs a été présenté par quelques-uns comme fondateur. De la manière dont s’en sortira la Nouvelle-Calédonie préfigurera la façon dont nous gérerons les discussions sur la sortie de l’accord. Bien plus qu’une question presque triviale d’exportations vers la Chine, c’est d’un choix de société qu’il est véritablement question, mais pas de manière simpliste entre libéralisme économique et économie administrée, cette vieille lune caricaturale. Au moins, c’est le point positif de toute notre affaire, c’est que les lignes sont bien tracées et les intentions claires. Quant à savoir si, des divergences profondes d’intention et de perspectives que ces trois semaines ont mises en lumière, il est possible d’extirper un consensus, il est encore trop tôt pour le dire.
Caton
L’accord est mort ? Ah Bon! Est-ce de mort naturelle? assurément non.
Mais alors, qui est l’assassin?
Plus sérieusement, les accords de Nouméa permettent des lectures différentes selon la grille de lecture indépendantiste ou « autonomiste, mais pas plus » et ainsi une ambiguïté qui devient de plus en plus impossible à soutenir.
Ce conflit ressemble à un soubresaut de la « révélation » qui s’annonce : il est donc emblématique de la fin d’une époque et de l’ouverture d’une ère à définir. L’accord se transforme, il ne meurt pas (pas encore).
Destin commun mon oeil. Il a des populations qui coexistent entre elles. Mais ne vivent pas ensemble. Le destin commun c’est de la poudre aux yeux et rien d’autre.
Vivre ensemble ça ne veut pas dire vivre chez l’autre…
Ça veut dire vivre avec les devoirs et les mêmes droits en respectant l’autre et sa façon de vivre…
Mais en aucune façon en obligeant les uns à vivre comme les autres !!!!
Tu mesures la différence…???
Oui mais, “l’accord se meurt mais ne se rend pas…”
Bof, pas besoin d’avoir fait HEC, science Po ou le MIT !
Qd on est sur une île entourée d’eau (!) paumée ds le Sud, avec peu de ressources propres,
pas question de déréglementer l’usage du seul truc exportable
au bénéfice de quelques z’allumés en hélico, prêts à raser le pays à blanc…
[ … comme ils le font déjà partout dans le monde – cf.Nauru ]
Faut pas exagérer non plus, ce conflit reste circonstancié à 20 jours de conflit de petits mineurs et de rouleurs contre les institutions et tout le corollaire de manipulations politiques et d’actions médiatiques liés à une partie de l’économie du Pays, certes le nickel pèse de son poids mais tout le monde ne se lève pas tout les matins en se demandant si Foucher et Maï se lèvent du bon pied ou pas?. Il y a tout les autres secteurs de l’économie, de la vie politique et sociale aussi qui sont aussi importants. La crise sur le marché du nickel… Lire la suite »
OUI ce conflit est fondateur, soit nous vivons dans une démocratie où c’est le peuple (nos institutions) qui gouverne, ou bien c’est la rue qui commande.
Non il ne fonde rien du tout il prouve tout simplement, s’il en était besoin que ceux qui “tiennent” la Calédonie (de tout bord) sont des nantis avec des pouvoirs démesurés qu’ils utilisent à leurs fins et pas dans les intérêts des Calédoniens.
Tu verra si ce conflit n’a rien changé, les indépendantistes vont s’occuper de plus près de “leur” nickel et crois moi, les grands perdants seront ceux qui ont allumé la mèche.
Il fonde uniquement dans le sens que tu as précisé et rien de plus.
Pour le reste il n’apporte rien de bon, il confirme ce que melkoni a écrit.
Aujourd’hui quand tu regardes le cours des matières premières (sur LNC), il n’y a que 3 lignes: 1) Le Brent – pétrole à -58.51%. Globalement le carburant ne baisse pas ce mois-ci, on baisse le gazole pour les rouleurs et on reprend sur le sans plomb payé par les citadins nouméens ou autres. Le pays a vraiment besoin de recettes issues des taxes. 2) Le Nickel continue sa baisse: – 43.99%! Je souhaite du plaisir à tous nos gouvernants pour les mois à venir. Je ne ferais pas de commentaires, car je constate qu’il y a + de 260.000 experts… Lire la suite »
“on reprend sur le sans plomb payé par les citadins nouméens ou autres. ”
Réjouissons-nous, nous habitons une région originale, hors-normes, partout ailleurs le prix à la pompe des carburants ne cesse de chuter depuis des mois du fait de la chute du cours du pétrole, pas chez nous !
http://www.leparisien.fr/economie/votre-argent/le-prix-des-carburants-baisse-pour-la-12e-semaine-d-affilee-en-france-24-08-2015-5031813.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.com
nos élus s’empressent de présider les grandes sociétés de NC plutôt que de s’affairer aux problèmes de ses concitoyens alors tu repasseras avec notre pseudo démocratie qui consiste a élire a ceux qui s’engraisseront, le seul pouvoir que nous ayons c’est celui de le croire, le votre nous confortez dans ses mensonges. non monsieur ici plus qu’ailleurs notre seul choix c’est de voter ou pas et quoi que nous fassions nous auront toujours et invariablement les mêmes profiteurs …….c’est ça la démocratie caledonienne.si la rue pense pouvoir faire bouger les choses nos profiteurs font tout pour que rien ne change.
Quid des marches citoyennes alors…….
Les marches citoyennes et l’importance qu’on leur donne, c’est l’espoir utopique qu’on donne au peuple, pour leur faire croire qu’on les a compris. De la poudre aux yeux pour faire patienter, calmer les esprits pour ne rien faire ensuite.
Exact ! voilà quelqu’un qui comprend les choses ! Les “marches citoyennes” ne sont que la célébration de l’impuissance de la démocratie.
Y a que les coups de force de la rue et l’illégalité qui commandent dans ce pays. Horrible réalité.
Quelle democratie? Chiffres 2014 province sud 199 983 habitants et 32 elus provinciaux au congrès, province nord 50487 habitants et 15 elus au congres, province ile 18287 habitants et 7 elus au congrès. Alors quand monsieur Gomez fait tout son cinema sur la légitimité du congres et qu une majorité des membres est pour la politique nickel de la province nord, il oublie de dire que la population du congres ne represente pas l’image de la population de la nouvelle caledonie et que je ne suis pas sur que les 199983 habitants de la province sud partagent cette position.
Ben en 2009 c’est l’ensemble des groupes du Congrès qui valident le schéma minier, alors ta remarque elle est bien curieuse il me semble, non ?
C’est de cette majorité là dont il est question, et c’est pour cette raison que le Prėsident du Gouvernement à demandé au Prėsident du Congrès de mettre en place une séance extraordinaire pour discuter du sujet de la doctrine minière du pays…
Mais bon, pour avoir quelque chose de sensé à dire il aurait fallu que tu t’informes avant de dire n’importe quoi…!!!
Au fait, 2018= fin de l’ADN. Fin aussi de la clé de répartition alors ???… (parce que y’en a marre de payer de plus en plus chaque année). Il est fait le rééquilibrage, c’est bon là non ?!!