Emeutes : le silence coupable des médias

Alors que la vidéo montrant la « descente » de plusieurs bandes de jeunes alcoolisés et violents sur les baies de Nouméa a fait le tour de la toile locale depuis ce week-end, aucun média calédonien n’a évoqué ou n’est revenu sur ce fait divers. Silence, on vandalise ?

« C’est tout de même étrange que cela n’a pas fait plus de bruit ! rien n’est cité dans les nouvelles… on verra ce soir au JT ! » Le commentaire a été laissé dans ces colonnes ce dimanche. Depuis lors, cet internaute n’a pu que constater que l’affaire en question n’aura pas été couverte par la télévision publique. Car si les internautes ont été profondément choqués de voir une scène d’émeute durant laquelle des dizaines d’individus violents hurlent des insultes quand certains frappent au hasard les véhicules stationnés sur la chaussée, il n’en reste pas moins que mise à part sur les réseaux sociaux et sur Calédosphère, aucun média du territoire n’a évoqué ces actes de vandalisme. Pourtant, les témoignages de personnes agressées ou insultées ont, eux, été diffusés sur les réseaux.

Dans les médias : rien.

La vidéo de la scène a quant à elle abondamment été partagée depuis ce dimanche mais sur les ondes radio : rien. A la télévision et au journal télévisé : rien. Dans les Nouvelles Calédoniennes : rien, sinon un article en date du 30 mars faisant état d’un « week-end particulièrement arrosé à Nouméa » durant lequel « les forces de l’ordre ont multiplié les interventions pour des troubles souvent liés à l’alcool ».

Mais sur les dégradations, sur l’organisation de cette « descente sur les baies », et surtout sur le regroupement de centaines de jeunes saouls et agressifs à un point de rendez-vous donné, rien. De quoi d’ailleurs faire réagir les internautes entre eux sur la pertinence de relayer ou non cette information :

« Tu sembles montrer du doigt Caledosphère qui relaye cette info. Mais qui d’autre la relaye ?
Il me semble que l’événement est assez hors des normes pour mériter un peu d’attention, non ? (…) nous sommes en face d’un « mouvement » qui implique des dizaines de délinquants, qui dégradent des biens publics et véhicules au hasard (Tyty) »

Aussi, sachant que cette fois-ci la scène a été filmée et que les médias calédoniens répugnent à évoquer ce genre de faits-divers – pas très glorieux pour l’image du territoire il est vrai – une question mérite d’être posée : que faut-il pour que les médias locaux décident d’informer les Calédoniens ? Faut-il un décès ? Car il y a peut-être une seule chose de pire que de savoir que de telles scènes existent, c’est de savoir que personne ne nous en parle…