Franck Theriaux : « À Paris, on est tous copain »

A l’occasion du dernier comité des signataires qu’il couvre comme chaque année à Paris, le fondateur et Directeur de publication de Calédosphère a livré ses impressions aux équipes de NCI. Franck Theriaux explique sa vision de son « blog devenu un média » et son rapport à la Nouvelle-Calédonie, à ses élus et aux autres médias calédoniens.

« J’ai des liens très importants avec la Nouvelle-Calédonie, des liens de respect d’amour, d’espérance, parce que ce pays le mérite, le mérite vraiment » Interrogé par Maxime Le Bras à la suite du comité des signataires, Franck Thériaux est longuement revenu sur les sujets d’actualité et notamment les échanges qu’il a à Paris avec les élus calédoniens et les représentants des autres médias du territoire.
« On s’intéresse à des choses qui font mal et il est normal d’avoir une autre voix par rapport aux médias traditionnels que sont Nouvelle-Calédonie 1ère ou RRB » affirme-t-il. Quant aux critiques de ses « confrères », il les accueille avec sérénité :

« Aujourd’hui on est un média. J’ai commencé par raconter ma vie sur Calédosphère pour en finir aujourd’hui avec des contributeurs et des chroniqueurs qui sont très professionnels à mes yeux et qui permettent d’éclaircir un peu le paysage médiatique, de ne pas avoir la même vision des choses. Alors Calédosphère est décrié, est insulté parfois, mais c’est de bonne guerre, ça fait partie de la diversité des médias (Franck Thériaux) »

Car au centre de ces attaques, se trouve aussi l’anonymat – qu’il défend – des chroniqueurs, des contributeurs et plus généralement des internautes qui s’expriment dans ces colonnes et dans les commentaires :

« L’anonymat est une chose essentielle. La Nouvelle-Calédonie est petite, même pas la taille d’un département et tout le monde se connait (…) Donner la possibilité aux gens de s’exprimer avec leur vrai patronyme, ça serait l’assurance de ne recevoir aucune contribution, puisque pas grand monde voudrait se mouiller par rapport à l’électricité qui règne dans l’air calédonien depuis maintenant de nombreuses décennies (Franck Thériaux) »

Pour lui, « même si rien n’est parfait sur Calédosphère, je pense que si ce média n’existait plus, il y aurait un vide en Calédonie ». Et concernant les autres, à l’instar de ce qui se passe avec les élus calédoniens réunis à Paris, Franck Thériaux explique qu’à Paris les choses sont plus nuancées avec les journalistes des médias traditionnels : « Tout le monde est copain, tout le monde est gentil, tout le monde se fait des sourires, on se fait même la bise ». Une situation qu’il juge paradoxal sachant les attaques dont il fait l’objet de la part de certains…

Procès et affaire Tamai

A l’occasion de l’anniversaire des dix ans de Calédosphère, Franck Theriaux revient également sur les différents procès auxquels il a dû faire face, notamment ceux concernant l’affaire Guy Tamaï dans lesquels Calédosphère a été relaxé (et ses adversaires condamnés) :

« Avec la dernière décision qu’a rendu le tribunal sur l’affaire Jean-Raymond Postic et Gilbert Tyiuenon concernant l’affaire du meurtre de Guy Tamai, où nous avons parlé, parlé, parlé – peut-être un peu trop je l’avoue – on nous a accusé de diffamer telle ou telle personne, aujourd’hui le tribunal nous a donné raison (…) ça doit calmer les élus de s’en prendre à Calédosphère ou à n’importe quel autre média (Franck Thériaux) »

S’agissant de cette affaire, Franck Thériaux se justifie de ce que certains ont considéré comme étant de l’acharnement pour une raison simple : « une affaire comme celle de Guy Tamai, si c’était arrivé en métropole ça aurait fait la Une des médias pendant de nombreux mois, peut-être de nombreuses années ». Interrogé sur la ligne du site participatif, le blogueur qui croit profondément que des tensions auront lieu à l’aube du futur référendum rappelle que l’avenir de la Nouvelle-Calédonie reste le sujet majeur qui, selon lui, doit être mis en avant et récuse l’appellation de « blog justicier » :

« On n’est pas un blog justicier. On pourrait faire du people, on pourrait faire pleins de choses, mais on s’intéresse à des sujets qui font mal, surtout à l’avenir institutionnel du territoire parce que les Calédoniens ne sont pas confiants dans l’avenir et il est vrai que les politiques qui nous gouvernent ce sont nous, citoyens, qui les mettons en place. Mais on peut dire que s’agissant de la confiance qu’on a en eux pour gouverner le pays… ils nous font un peu peur quand même (Franck Thériaux) »

Une interview à retrouver en intégralité sur le site de NCI.