Chroniqueurs
Au bout du rouleau et dans l’impasse
Nous avons eu droit à un grand moment de télévision le dimanche 3 juin. Un politicien indépendantiste qui n’en démord pas nous expliquait leur nouveau projet d’indépendance-association. Pour faire l’explication de texte et la synthèse de ses dires, il nous proposait une indépendance de façade mais qui n’est pas vraiment l’indépendance (au sens assené depuis des lustres) puisque le futur pays indépendant n’aura pas les moyens de son indépendance. Alors dans l’indépendance-association, la France éternellement généreuse mais tant honnie allait par une forme de partenariat prendre en charge ce qui coûte cher, la défense des eaux territoriales de Kanaky et sans doute aussi d’autres compétences régaliennes comme la justice et l‘ordre public. En résumé la Kanaky pseudo-indépendante allait se voir en grande partie portée financièrement par l’ex-puissance coloniale qui continuera de « gérer » et tout cela bien sûr s’appelle toujours au final….. tenez-vous bien…. la pleine souveraineté !
Cette interview a été un grand moment du discours politique indépendantiste: un festival de sottises où les mots avaient perdu leur sens mais où malgré tout la posture idéologique ne devait pas perdre la face mais passer en force. Un discours qui en était devenu un enchevêtrement de non-sens et de contre-sens, de promesses trahies et ambitions déchues. En fait, il fallait lire entre les lignes; l’indépendantiste de longue date essayait de nous expliquer que « la Kanaky » en tant que pays « indépendant » et « souverain » ( = capable d’assumer ses compétences régaliennes et surtout leur coût exorbitant) était un projet qui ne tenait plus. Un grand moment de lucidité et d’honnêteté intellectuelle mais qui est resté étouffé par l’enveloppe du mensonge de l’idéologie et peut-être aussi par l‘impossible retour en arrière. Se mentir à soi-même cela arrive… mais continuer de noyer la vérité dans l’enveloppe du mensonge fait de rhétorique manipulatrice et adressée à la population kanak et leur faire ainsi avaler des tricots rayés là c’est sérieux et grave. Mais quel autre choix a-t-on arrivé si près du grand soir qui ne le sera sans doute pas ?
Nous sommes arrivés à un stade critique : la bulle idéologique indépendantiste est en train d’éclater. Le projet d’indépendance-association, où on comprend que « association » veut dire que la France généreuse continuer de verser ce qu’il faut et tout gérer pour faire croire que l’indépendance ça marche, est un tour de passe-passe pour faire passer la pilule du mensonge de la « Kanaky souveraine ». Il faut ajouter qu’arrivé à ce point, le mot « souveraineté » sur la question du référendum telle qu’elle a été voulue (par les indépendantistes) est devenu un mensonge total. « Le futur pays souverain » ne le serait que sur le papier des bulletins de vote, mais pas dans la réalité. Parce que les payeurs sont toujours les décideurs. En tous cas la chanson « c’est la France qui paie » a encore de beaux jours devant elle, même après l’indépendance et la « pleine souveraineté » version PALIKA elle ne sera pas démodée; dans les coups de fête en tribu on pourra toujours danser sur ce rythme avec le drapeau Kanaky pour faire décor. Ouf…
Mais ceci pose maintenant un problème plus profond et plus grave dans le camp indépendantiste. En effet, en face de ceux qui prônent l’indépendance-association-c’est-la-France-qui-paie-encore parce qu‘on a pas le choix, on trouve les « durs », les « vrais » indépendantistes, ceux qui ne veulent pas d’association mais l’indépendance « pure et dure » ( oui, ce sera dur, ça c’est sûr…) et donc être les seuls maîtres à bord sans même aborder la question des moyens. En admettant à demi-mot que la future Kanaky n’a pas les moyens de son indépendance-souveraineté et en proposant que celle-ci doit être en « partenariat » avec la France, ce discours indépendantiste-là décrédibilise de manière directe, brutale — et involontairement ? — celui de ceux qui veulent l’indépendance « dure » sans la France. Si les premiers ont presque réussi à être honnêtes et avouent à demi-mot l‘illusion, les seconds y foncent tête baissée. Tel un LKU qui a dit un dimanche soir aussi à la télévision « nous on sait où on va ». Qui dessert qui ici ? Et si l’électeur kanak indépendantiste lambda s’aperçoit de tout cela, s’il est lucide et n’est pas aveuglé par le miracle promis de l’indépendance-bonheur-retrouvé, il doit bien se sentir perdu. Comme on dit, « une chatte n’y retrouverait pas ses petits ».
Avec tout ceci on commence à se poser des questions et lier les choses entre elles, et on se demande : quelle est l’utilité réelle et peut-être inavouée du G10 ? Si les indépendantistes-associatifs-c’est-la-France-qui-paie-encore y sont si assidus et essaient de faire passer en force une négociation qui passerait outre le verdict des urnes, ce G10 serait plus qu’un espace de discussion; ce serait peut-être un outil « sauve la face » où ils essaient de négocier pas seulement une forme de pseudo-indépendance mais aussi — je reprends ici l’idée exprimée par un autre intervenant du forum– leur survie politique; c‘est peut-être « sauve ma tête » qu’ils tentent de négocier. C’est leur sortie à eux de cette impasse dans laquelle ils se sont fourvoyés qui est aussi en jeu. Et avec qui ils négocient « sauve ma tête » ? Avec la France bien sûr…
Au bout du rouleau et dans l’impasse. C’est l’impression que donne la mouvance indépendantiste aujourd’hui en 2018 et à seulement quelques mois du référendum. Fini le bon temps des beaux discours militants et racoleurs « Vive Kanaky », on essaie à la hâte de fabriquer un pseudo-projet d’indépendance qui tienne –du moins sur papier et où rien n‘est acquis– parce que l’électorat kanak n’est pas fait que de gens qui ne réfléchissent pas. Les mensonges finissent toujours par s’effondrer, les mensonges politiques aussi, mais là c’est plus lourd et plus grave car ce sont ceux qui les ont portés qui se retrouvent en face de la population à qui ils ont fait croire tant de promesses. Et maintenant deux courants très différents et peut-être concurrents se dégagent. Aujourd’hui je n’aimerais pas être à la place de ceux qui ont mené les Kanak en pirogue pendant toutes ces années et leur ont fait miroiter des jours meilleurs dans le bonheur de la Kanaky indépendante qui n‘a plus besoin de la France. Mentir aux Kanak n’a jamais été une bonne chose. Mais il y en a qui quand même mentent moins que les autres. Tout en ne pouvant rien garantir sur l’avenir.
Mister Eric
Par ces temps de coupe du monde…
“De toutes les choses qui n’ont aucune importance dans la vie, le football est celle qui compte le plus…” (Jorge Valdano, footballeur et entraîneur argentin)
Et Dieu dans tout cela, me direz-vous ? RAF !
“Emancipation” “Action de s’affranchir d’un lien, d’une entrave, d’un état de dépendance, d’une domination, d’un préjugé : L’émancipation de la femme.” nous dit le Larousse Ce mot, employé à plusieurs reprises par Charles Washétine, lors de son passage au JT d’hier soir, est au cœur du projet porté par l’UNI. Émancipation et dignité. Mais de quelle émancipation parle-t-on ? De l’émancipation du peuple Kanak ? Au sein de la société calédonienne ? De l’émancipation de la Nouvelle-Calédonie dans son rapport à la France ? Et dans ce dernier cas, cette émancipation dont le Larousse nous dit que c’est aussi une… Lire la suite »
Ah ben ça c’est sûr que certains vont probablement devoir rendre des comptes courant novembre…. Et que d’autres passeront peut être un mauvais Noël.
Mais sinon pourquoi on parle encore « d’association » ???…. C’est oui ou non donc tout seul et on se d emmerde ou bien on continue avec la France. Eh, au bout d’un moment, faut savoir se positionner……
“Une majorité de Français est favorable à des alternatives à la prison pour les peines de moins de cinq ans, selon un sondage Harris Interactive pour le barreau de Paris que franceinfo vous révèle mercredi 20 juin.” (France Info)
Les vrais loyalistes devraient se méfier, franchement, la Frônce, c’est plus ce que c’était !
“L’ex-garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas mis en examen par la Cour de justice” Les Nouvelles.
Et c’est la moindre des choses compte tenu de ce qu’il lui est reproché.
Dommage tout de même pour la Calédonie. Sa connaissance du dossier et la finesse de sa plume pouvait encore nous être précieuse.
Selon Mister Eric, la mouvance indépendantiste est en perte de vitesse et au bout du rouleau.
MAIS QUI AUJOURD’HUI PROFITE SUR LA PEUR DE L’INDEPENDANCE (qui en réalité perd ses adeptes)?
QUI A DES FINS ELECTORALISTES TRAITE C.E. D’ETRE UN PARTI PRO-INDEPENDANCE?
QUELS PARTIS POLITIQUES DE DROITE ONT TOUT INTERET A CE QUE LES PARTIS INDEPENDANTISTES NE DISPARAISSENT PAS DU PAYSAGE POLITIQUE?
La disparition de la “politique des 2 blocs” n’arrange pas les affaires de ceux qui diabolisent les indépendantistes du matin au soir H24-7j/7j et avec qui il ne faut plus discuter ni négocier.
à méditer…
A la différence de toi Floyd moi je ne suis pas dans la politique politicienne des partis et des querelles de clochers; ça c’est ton élément dans lequel tu te complais.
Je suis dans l’expression de ce que voient, entendent et ressentent les gens dont je fais partie et que j’écoute.
Après tu peux toujours gloser et t’enfermer dans les scenari certitudes et hypothèses psychédéliques de ta politique fiction.
On s’accroche aux branches à ce que je vois.
Toujours empêtré dans tes contradictions.
Tu cri haut et fort que le credo de l’indépendance est à bout de souffle, mais quand ça t’arrange tu stigmatise Gomès et CE d’être des indépendantistes……pfff.
Comme si on pointe du doigt une espèce en voie de disparition en hurlant au secours…..
Grow up….
C’est toi qui t’accroches aux branches mon cher Floyd, de par l’usage même de cette expression tu en es reduit aux effets de style et aux gifs, c’est la seule substance de tes interventions. Aucune contradiction entre le fait de dénoncer les meneurs à bout de soufle d’une part et dire que lorsque Gomes discute indépendance avec eux il fait passer un message vers la population indépendantiste qui reste acquise à “la cause” , ce qui est donc contre-productif pour ce qui est de montrer que l’indépendance n’est pas viable. Ces nuances t’échappent bel et bien. C’est toi qui essaie… Lire la suite »
Arrêtes les frais, tu es à côté de la plaque et en plus tu t’enfonces.
On s’en fou de mes GIFS, toi tu racontes des conneries.
Tes écrits deviennent carrément délirants. Du style les indépendantistes sont au bout de rouleau et Gomès veut être un indépendantiste à la place des indépendantistes. En tout cas c’est le message que tu essaies bêtement de faire passer ici sur Calédosphère.
C’est juste débile.
Si je fais la synthèse sur les rouleaux de PQ (pas sympa l’illustration des managers du blog pour un contributeur régulier) 1/ il y aurait des indépendantiste mous qui voudraient une “independance “dont la sécurité les finances seraient assurées par la France ( scénario qui doit plaire à Paris) et des indépendantistes durs ,style DEGAGE ,tu viens manger le taro du Kanak 2/aux termes de cette opinion il aurait l’impasse et l’effondrement du mouvement indépendantiste kanak miner par l’accumulation des mensonges. j’ai un doute sur cette conclusion si les politique s ne mentaient pas ça se saurait…faire de la politique… Lire la suite »
Jose Paldir : “Si je fais la synthèse sur les rouleaux de PQ …”
Content de te voir de nouveau en ligne, José.
J’ai craint un moment que le python de Tieta ne t’ait boulotté alors que tu étais venu incognito prendre la température dans la zone VKP.
J’approuve l’ensemble de ton analyse des quatre pattes.
Une petite remarque : l’intérêt des indépendances “Canada dry”, c’est que si ça foire on met les bouts, comme à Madagascar.
T avais raison de t inquiéter tout récemment un cousin du boa a bouffé une bayou en Indonésie (il avait faim son habitat était menacé donc excusable ????)
Le cadavre d’une femme retrouvé dans un python Des villageois ont découvert le serpent géant, le ventre gonflé, à une trentaine de mètres des sandales et de la machette de la victime. Le cadavre intact d’une Indonésienne a été retrouvé dans le ventre d’un python de sept mètres, capturé près de l’endroit où elle avait disparu alors qu’elle travaillait dans son potager, a annoncé samedi la police. Le corps de Wa Tiba, âgée de 54 ans, a été retrouvé par des villageois qui s’étaient lancés la veille à sa recherche à Persiapan Lawela sur l’île de Mun, au sud-est de… Lire la suite »
il faut bien qu’elles mangent elles aussi ces braves bêtes.
c’est bien c est bien ce que je constate à chaque fois qu’un trappard bouffe un aventureux qui croyait pouvoir profiter de la mer
néness t’es un bon