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Présidence du congrès : Santa gagne du temps !
Aucune nouvelle séance du congrès n’a été programmée. Alors que les textes de lois s’empilent sur son bureau, le président du congrès renâcle à convoquer les élus. Craignant de ne pas être réélu, Thierry Santa cherche ainsi à occuper son siège quelques semaines supplémentaires… Et pour quelques dollars de plus ?
L’explosion de la plateforme loyaliste consécutive au départ du Rassemblement-Les Républicains n’a peut-être pas fait que des heureux du côté de l’ex-RPCR. En effet, alors que le regroupement des principaux partis loyalistes devait, en 2017, permettre « d’assurer la stabilité des institutions », trois mouvements politiques constitués en intergroupe (Calédonie Ensemble, le Rassemblement-LR et le MPC) avaient soutenu l’élection de Thierry Santa à la présidence du congrès. Avec 22 élus sur 54, le candidat de Pierre Frogier avait aisément pu battre Roch Wamytan, car même si celui-ci était soutenu par tous les indépendantistes (25 élus), le candidat des Républicains Calédoniens (7 élus) s’était finalement désisté au second tour afin de voter pour le candidat loyaliste arrivé en tête lors du premier tour. Mais depuis lors, les choses ont encore changé côté non-indépendantiste. Quittant l’intergroupe, dernièrement rejoins par Gil Brial, les 5 élus du Rassemblement-Les Républicains ont souhaité constituer un groupe à part. Et s’il est plus que probable qu’ils soutiennent la réélection de Thierry Santa, ce dernier sait que sans les élus de Calédonie Ensemble (15 élus) et sans Gaël Yanno (siégeant désormais comme non-inscrit), il n’apparait plus comme le candidat le mieux placé pour l’emporter. Se sachant peut-être contraint d’abandonner bientôt le perchoir, Thierry Santa a donc choisi une étrange stratégie : repousser le jour de l’élection du président du congrès…
Pas de séance, pas d’élection.
Car l’élection à la présidence du congrès représente une sorte d’incongruité au sein des institutions calédoniennes. Alors que dans les provinces et au gouvernement, les exécutifs sont élus pour un mandat entier (5 ans), le locataire du boulevard Vauban est choisi parmi les membres de l’institution pour une durée d’une année. De plus, le congrès n’est pas une assemblée permanente qui se réunit en continu. Il fonctionne en fait selon le régime de sessions et d’intersessions (c’est-à-dire les périodes durant lesquels se réunissent les élus du congrès en séance publique). Et la loi organique est très précise quant à ses périodes. Durant l’année, sauf séance extraordinaire convoquée par le Haut-commissaire ou les présidents des exécutifs, le congrès tient deux sessions dites « ordinaires ». Et l’article 65 de la LO stipule que la première d’entre elles s’ouvre « entre le 1er et le 30 juin » et que celle-ci « ne peut excéder deux mois ». Or, Thierry Santa a prononcé l’ouverture de la session au dernier jour permis par les textes : le 30 juin dernier, mais… il n’a toujours pas convoqué les élus du congrès.
La raison en est toute simple : statutairement, c’est durant cette première séance que les conseillers de la Nouvelle-Calédonie doivent renouveller le bureau du congrès et donc que le président doit quitter son poste et affronter les suffrages de ses collègues. Ainsi, tant que les élus n’ont pas été convoqués et ne se sont pas réunis, Thierry Santa ne risque pas de perdre son siège puisqu’il ne peut pas y avoir de vote ! Quoi de plus simple en effet pour éviter une défaite que d’éviter l’élection ? C’est tout bête mais il fallait y penser. Le problème étant que plus Thierry Santa fait durer le plaisir, moins les élus travaillent et plus les textes s’amoncèlent. Car à l’heure actuelle aucune loi ni réforme ne peut être votée. Comme on peut le constater dans l’agenda officiel mis en ligne sur le site du congrès, aucune séance publique n’est programmée pour les prochaines semaines. De plus, étant donné qu’une session ne peut excéder deux mois, chaque jour qui passe est une journée de travail en moins pour les élus. Mais à ce train-là, Thierry Santa peut estimer pouvoir conserver son siège encore plusieurs semaines, voire même plusieurs mois. Il faut dire qu’avant lui, Roch Wamytan avait fait de même lorsqu’il occupa le perchoir. Elu en avril 2011, il avait rendu son siège… en septembre de l’année suivante grâce au même stratagème gagnant ainsi plusieurs mois de mandat. Car il existe un intérêt évident (ainsi que sonnant et trébuchant) à rester président du congrès : c’est en effet le poste le mieux rémunéré parmi tous ceux qui existent en Nouvelle-Calédonie.
Pourquoi Santa joue la montre
Les articles 78, 125, 157 et 163 de la loi organique* définissent en effet les émoluments des différents élus calédoniens selon leur charge, leur province d’affiliation et leur responsabilité. Et il s’avère que le président du congrès est celui qui perçoit, parmi les élus calédoniens, les plus important revenus. Car outre ses émoluments de membre du congrès, ce dernier perçoit une indemnité d’environ 400 000 francs (3 300 €) par mois au titre de ses « frais de représentation ». Ainsi, alors qu’un élu de la province sud gagne, par exemple, environ 560 000 francs (4 600 €) par mois (voir tableau ci-dessous), les revenus de celui qui siège au perchoir dépassent les 960 000 francs (8 000 €) mensuels. De plus, en sus d’un véhicule de fonction auquel ont droit tous les présidents d’institution, le représentant du congrès est le seul à disposer d’une imposante villa de fonction sur les hauteurs de Nouméa. Cette exception avait été voulue en son temps pour permettre à un élu du nord ou des îles de pouvoir se loger dans l’agglomération s’il était élu à la tête du congrès. Tous les frais de cette maison de fonction étant entièrement à la charge de la Nouvelle-Calédonie, elle représente de facto un avantage en nature permettant au président du congrès de mener un train de vie bien supérieur à celui de ses collègues. C’est ainsi que chaque mois « gagné » représente un gain financier plus que conséquent pour celui qui a la chance d’être élu à la tête du congrès. D’autant plus si ce dernier sous-loue par ailleurs son logement personnel pendant la durée de son mandat… Naturellement, il est possible que Thierry Santa ait d’autres raisons de repousser l’élection de la présidence du congrès. Mais les élus ayant déjà perdu un mois de travail, il serait peut-être judicieux de sa part de la faire connaitre. Car dans le cas contraire, ça va commencer à se voir.
*Émoluments moyens des élus calédoniens (Régis par les articles 78, 125, 157 et 163 de la loi organique de 1999):
Conseillers provinciaux (et membres du congrès) :
• Du sud : 560.000 Fcfp
• Du nord : 620.000 Fcfp (+ indemnités de déplacement)
• Des îles : 620.000 Fcfp (+ indemnités de déplacement)
Vice-présidents :
• VP de la province Sud : 710.000 Fcfp
• VP de la province Nord : 770.000 Fcfp
• VP de la province des Îles : 770.000 Fcfp
• VP du Gouvernement : 840.000 Fcfp
Présidents d’institution :
• Président de la province sud : 810.000 Fcfp
• Président du gouvernement : 840.000 Fcfp
• Président de la province Nord : 870.000 Fcfp
• Président de la province des Îles : 870.000 Fcfp
• Président du congrès : 960.000 Fcfp (+ villa de fonction)
De l’eau a coulé sous le pont (aval) de la Dumbéa (dans les deux sens, avec la marée) depuis cet article de Rita.
Et si Hubert, par un nouvel article, lançait le débat sur l’activité actuelle du gouvernement de la NC, et sur l’action de son président ?
Je suis plié de rire ! que vous le vouliez ou non Yanno sera le prochain Président du Congrès et tous les anti-tout de la soit-disant droite vont hurler à la mort de dépit! MDR .
quelle élégance !!!! on a voulu yanno …ce fut yanno…puis ce s’en est débarassé …et maintenant ils reveulent yanno et pour se débarasser de t.santa qui est un bon président ayant évité au maximum les clivages…est-il nécessaire pour le remplacer de faire de tels articles ….. il y a une autre façon de faire de la politique…et c’est le cas de certains, dieu merci !!! on n’est pas d’accord c’est la joute politique normale, chacun fournissant ses arguments … mais de grâce un peun d’honneur et de respect ….surtout dans un petit territoire avec une si faible population ou tout… Lire la suite »
Avec l’éjection de son propre parti, C.E. va avoir du mal à nous caser Yanno comme prévu…
Le Gael aura payé cher ses fellations philippines…
Les fellations, c’est une question de plaisir personnel…
Par ailleurs, pour reprendre une interrogation connue : “est ce que sucer, c’est tromper ?”
XYY : “pour reprendre une interrogation connue : “est ce que sucer, c’est tromper ?””
Non, dirait la sangsue, c’est simplement assurer sa survie …
Les émoluments détaillés ci-dessus ne représentent que quelques billets de plus par rapport aux grilles des salaires de certains fonctionnaires de catégorie C de la fonction publique territoriale.
Ce n’était pas la peine de stigmatiser Thierry Santa pour ça.
La catégorie C de la fonction publique territoriale ???
Jibene
Nenesse a probablement tapé, par erreur, sur la mauvaise touche de son clavier il voulait sûrement taper catégorie A !
@Eliot Nenesse –
Si je comprends bien, selon vous, certains fonctionnaires de catégorie C, -la plus basse de la fonction publique (existe-t-il encore des D ?)- aurait un salaire presque équivalent à celui des Responsables élus des institutions, à “quelques billets” près ?
Je suis loin d’être un expert en la matière, mais j’avais cru comprendre jusque là que le salaire des fonctionnaires était encadré par des grilles plafonnées et que les émoluments des Elus correspondaient à la catégorie A de la fonction publique, la plus haute.
D’où mon étonnement devant cette affirmation.
Eliot, Jibene, XXX. Eliot a du confondre catégorie A et C, une simple coquille
– https://drhfpnc.gouv.nc/carriere-des-fonctionnaires-remuneration/grilles-indiciaires-des-fonctions-publiques-territoriale-et
Par ailleurs, si je ne me trompe, Thierry SANTA appartient au cadre A de la fonction publique communale.
Voilà pourquoi les gens les plus qualifiés ne sont pas intéressés par un poste d’élu ou de membre du gouvernement. Ils sont mieux payés à leur postes de fonctionnaires salariés sans avoir de très grandes responsabilités…
Jibene tu as en partie raison. La politique reste malgré tout un « pré-carré » jalousement entretenu par nos politiciens qui s’y accrochent comme des huîtres sur un caillou ! Voilà pourquoi il n’est pas évidement pour nos jeunes calédoniens de s’y impliquer et surtout de s’y imposer, fussent-ils même des plus brillants. Il faut des circonstances telles que celles qu’il y a eu en Métropole dernièrement à l’occasion de l’élection présidentielle pour que cela se produise. Que l’on apprécie ou pas Emmanuel Macron il a provoqué un tsunami politique qui a marginalisé voire détruit tous ces anciens partis de droite comme de… Lire la suite »
Le renouveau politique en Calédonie par les hommes, je n’y crois pas un seul instant. Les partis politiques calédoniens ne font que reproduire des clones, les sangs nouveaux sont contaminés dès le départ. Le seul qui a su “sortir” des personnes qui n’ont pas été nourries au biberon du parti c’est Philippe Gomès, avec les Dunoyer, Cornaille, Léopold, par exemple. Le seul renouveau possible sera dans l’élaboration d’un nouveau statut sur du long terme autre que l’indépendance. L’Etat fédéré ou quelque chose comme ça, pourquoi pas ?
Pour ce qui est de Philippe Gomez, Sonia Backes et Harold Martin pour ne citer que les plus connus sans oublier bien entendu Pierre Frogier, ils viennent tous du parti de Jacques Lafleur (RPCR, RPC…) pour lequel ils œuvraient dans l’ombre. Ce n’est que lorsque Jacques Lafleur a été débouté de son parti par PF que nos amis Gomez, Martin et consort ont pris leur envol avec les conséquences que nous connaissons maintenant en ce qui concerne la division des partis non indépendantistes voire la cacophonie qui les entoure. Jacques Lafleur était certes un homme d’une génération d’hommes rudes, autoritaires… Lire la suite »
Vous faites erreur, Martin, Gomès et Marie Noelle Thémereau ont quitté le RPCR et ont créé l’Avenir Ensemble en 2004 qui a provoqué la chute du système Lafleur. Ils sont partis bien avant que P. Frogier ne vire J. Lafleur. D’ailleurs il ne l’a fait que quand celui-ci était déjà à terre… Dire que Lafleur était autoritaire est un euphémisme. C’était du despotisme tout simplement. Vous avez mauvaise mémoire…
Don acte pour la chronologie des faits mais je réitère, mon propos sur leur affiliation à Jacques Lafleur qui, en son temps, les a adoubés dans le monde politique calédonien.
Ce qu’il manque malgré tout, c’est un véritable leader pour fédérer ces partis non indépendantistes.
Les partis indépendantistes ont au moins le FLNKS pour donner cette impression d’unité politique autour de leur projet d’indépendance.
ces chiffres sont très bas par rapports aux income des cadres supérieurs , mais vous oubliez les multiples avantages latéraux des postes d’influence !
Et puis certaines mauvaises langues disent que TS joue la montre bikoz le “mercato” politique entre le Rassemblement et les RC n’est pas terminé. Après Brial et Harold d’autres transferts (recrutements) sont encore possibles. En tout cas si le désenchantement continu, la bande à Backes n’aura plus de groupe au Congrès ce qui n’est franchement pas une bonne nouvelle pour eux à l’approche de 2019. Visiblement, le Rassemblement s’est fixé un objectif, càd éliminer les Républicains Calédoniens, trop “Macron friendly” à leurs yeux et qui paradoxalement chassent sur le mêmes terres électorales de la droite dure (tendance Wauquiez). En fait… Lire la suite »
Hier je faisait référence au « marigot » politique calédonien. Aujourd’hui j’ose dire plutôt « cloaque » politique. Plus nous nous approcherons de cette fameuse date du 4 novembre, plus nous aurons nous tous néo-calédoniens, la certitude de la vacuité (Vide intellectuel, absence de valeur) de notre personnel politique local. Ici un président de congrès qui s’accroche à son siège (où à ses privilèges). là une prise de décision unilatérale d’imposer des plaques d’immatriculation d’automobiles dans un format déterminé sans consulter, il me semble, les professionnels du métier avec une échéance après référendum donc, aux calendes grecques (quid si le vote pour l’indépendance l’emporte) !… Lire la suite »
test
C’est dingue l’aplomb avec lequel tu sors ce ramassis de conneries…
Je ne sais cher Clark si cette réflexion s’adresse à Floyd ou à moi-même. Personnellement je pense que l’attrait de ce blog est celui de pouvoir discuter, échanger des idées les uns avec les autres en ayant toujours à l’esprit comme principe premier celui de respecter les avis les propos émis. Bien évidement chacun d’entre-nous, qui participe à ces échanges, a tout à fait le droit de contester leur contenu mais encore faut-il le faire avec un certain respect et en argumentant ces propos. Mais bon, comme le disait le regretté Bernard Blier dans le film « Les tontons flingueurs » : “Les… Lire la suite »
“Je ne sais cher Clark si cette réflexion s’adresse à Floyd ou à moi-même.”
A Floyd.
Puisqu’il n’y a pas de décalage vers la droite du texte de Clark (du 19 juillet 2018 14:34) par rapport au tien ( du 18 juillet 2018 19:45).
Voir aussi mon test censé répondre à Floyd et qui, lui, est décalé.
Merci Inforétif pour cette précision.
Mes excuses Clark.
Néanmoins, faisons tous attention, y compris moi-même bien évidemment, de respecter les propos de chacun de ce blog.
Que cela soit Pierre, Paul, jacques tous dans le même panier. Ils savent très bien qu’ils vivent leurs dernières années de vaches graces. Ensuite 2022 tous chez les 22 000, à part certains qui croient avoir des postes à la présidence suprême de Kanaky, ils retomberont dans l’anonymat mais ils auront planqué leur fric qui en réalité nous appartient et nous nous irons au ministère des affaires étrangères pour quémander une misère d’indemnisation puis que L’ANIFOM n’exsitera plus. Profitez profitez foutez vous bien de notre gueule encore et encore et bon vote à tous les bisounours qui les ont élus… Lire la suite »