Wamytan : “On est d’accord pour dire qu’on n’est pas d’accord”

A quelques jours du prochain comité des signataires, les tractations débutent à Paris. Au centre du jeu, l’inscription automatique sur la liste référendaire de toutes les personnes nées en Calédonie. Être né quelque part…

Tous nos politiques sont à Paris ? Non pas tous. Cette année, l’Etat a fait savoir qu’il souhaitait à l’occasion de ce comité « extraordinaire » réduire la voilure et le nombre de participants. C’est ainsi que « seulement » 24 responsables politiques (contre une cinquantaine généralement) ont été cette fois-ci invités à se rendre à l’Hôtel de Matignon pour – sous la présidence du 1er ministre – essayer de trouver un compromis sur l’épineux dossier du corps électoral de sortie de l’accord de Nouméa. Suite à la visite du président de l’Assemblée Nationale, le Gouvernement Valls avait en effet souhaité sortir de l’imbroglio lié à la constitution de la liste référendaire. Qui aura le droit d’être inscrit automatiquement sur les listes avant le référendum et qui devra faire les démarches administratives pour l’être ? C’est la question principale qui devrait donc occuper les discussions, même si le FPU souhaite également aborder d’autres sujets :

Nous avons également demandé que soit inscrit à l’ordre du jour, parce que c’est une urgence, et que ça ruine le quotidien des Calédoniens aujourd’hui, la question de la gouvernance des institutions, pas seulement au gouvernement, même si aujourd’hui, c’est ce qui est le plus visible (Cynthia LIGEARD, 26/05/15 sur Océane FM)

Cependant, l’État et les autres groupes politiques s’y opposent à commencer par les indépendantistes qui ont émis par la voix de Roch Wamytan une fin de non-recevoir :

C’est un comité des signataires dédié à la question du corps électoral et notamment le corps électoral de sortie (…) Nous, en ce qui nous concerne, nous préférons nous en tenir uniquement qu’à ces sujets particuliers (Roch Wamytan, 29/05/15 sur RRB)

Wamytan incohérent ?

Concernant l’inscription des « natifs » , la position de l’Union Calédonienne reste encore ambiguë. Ainsi, le 29 mai, le président du groupe UC-FLNKS au congrès expliquait qu’elle était envisageable en échange de garantie de la part de l’État :

 Si on ouvre à tous les natifs de Nouvelle-Calédonie l’inscription sur la liste électorale référendaire, pourquoi pas, mais il va falloir vraiment qu’on ait vraiment des garanties solides (Roch Wamytan sur RRB)

Cependant, deux jours plus tard, l’élu de l’Union Calédonienne a annoncé à Paris devant la presse que « On est d’accord pour dire qu’on n’est pas d’accord (…) Cette automaticité élargie aux natifs est un piège (…). Elle reviendrait à inscrire toutes les personnes issues de la colonie de peuplement ». Autant dire, l’exact contraire de ce qu’il disait à Nouméa. Faut-il voir dans ces différentes déclarations une volonté de faire pression sur le Gouvernement à quelques jours du début du comité ? Voire. Soufflant le chaud et le froid, l’ex-président du congrès semble suivre l’un des leitmotivs de François Hollande, lui qui aime répéter à ses proches qu’on ne « sort de l’ambiguïté qu’à son détriment ».