10 minutes de silence

150 morts. C’est le bilan de l’accident d’avion qui a eu lieu dans les Alpes de haute-Provence. L’avion effectuait la liaison entre Barcelone et Düsseldorf. La chute a duré une petite dizaine de minutes. Entre émotion et étonnement.

Un avion de ligne Airbus de la compagnie allemande Germanwings, une filiale de Lufthansa, s’est écrasé ce mardi 24 mars dans le massif montagneux des trois-évêchés, au Sud de Barcelonette, dans les Alpes de Haute-Provence. L’appareil effectuait une liaison entre Barcelone et Düsseldorf en Allemagne. Il transportait 150 personnes dont 144 passagers et 6 membres d’équipage. Une cellule interministérielle de crise a été activée et un numéro vert a été mis en place pour les proches des victimes : le 0800 00 97 85.

Le ministre de l’intérieur, accompagné de l’ambassadrice allemande en France, se sont rendus à proximité du lieu de l’accident, une zone escarpée particulièrement difficile d’accès. Des moyens de secours « exceptionnels » sont mobilisés, mais « la violence du choc laisse peu d’espoir » de retrouver des survivants, a expliqué Bernard Cazeneuve. Le Premier ministre a déclaré à l’Assemblée Nationale « qu’à ce stade, aucune hypothèse ne peut être écartée » sur les causes du drame.

Il s’agit de l’une des plus graves catastrophes aériennes de l’histoire du pays et la première depuis le drame du Concorde, le 25 juillet 2000. Ce jour-là, le vol d’Air France s’était écrasé sur un hôtel de Gonesse, dans le Val d’Oise, tuant les 109 personnes à bord ainsi que quatre personnes au sol. D’autres catastrophes restent également dans les mémoires, comme le « crash du mont Saint-Odile », où un A320, en 1992 avait fait 87 victimes et le crash de l’appareil de la Turkish Airlines en 1974 sur la forêt d’Ermenonville, dans l’Oise restant l’accident d’avion le plus meurtrier en France avec 346 victimes.

Silence radio

L’appareil a décollé de la capitale catalane à 10 heures et devait atterrir à 11H55 à Düsseldorf. C’est un ingénieur de permanence de la DGAC (Direction générale de l’Aviation civile) qui a déclenché l’alerte dès 10H30. Celui-ci a informé sa hiérarchie « d’une perte de communication radio avec l’avion », il a également constaté que l’appareil, s’il suivait bien sa route, perdait de l’altitude. Aux premiers abords, cela ressemblait à une descente volontaire, se rapprochant de la montagne de 38 000 pieds. Avec un plan Vigipirate à son plus haut niveau, un avion de chasse de l’armée de l’air est allé au contact de l’appareil ainsi qu’un hélicoptère de la gendarmerie. Germanwings affirme avoir pour sa part perdu le contact avec l’appareil à 10H53. Des débris ont été retrouvés dans la région de Barcelonnette, où d’importants moyens ont été mobilisés. L’Etat a mobilisé pour sa part près de 300 gendarmes, et 380 sapeurs-pompiers. Ce sont au total 15 hélicoptères mobilisés pour la recherche, le sauvetage et le transport de différentes équipes sur la zone de l’impact.

Enquête ouverte

Le parquet de Marseille par l’intermédiaire de son pôle accident collectif s’est saisi de l’enquête, et le BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses) a également ouvert une procédure. Le ministre de l’intérieur, a annoncé qu’une boite noire avait été retrouvée, et précisé qu’elle « allait être transmise aux services d’enquête ». Avec la découverte des deux boîtes noires, les enquêteurs du BEA devraient connaître les causes du drame. Deux boîtes noires, dont l’une enregistre toutes les conversations de l’équipage, mais aussi les contacts avec les contrôleurs au sol ; l’autre garde en mémoire toutes les paramètres du vol.

Les spéculations vont bon train autour du drame et toutes les hypothèses sont étudiées pour expliquer cette perte d’altitude et le crash qui s’en est suivi. Selon les dernières informations de Météo France, les conditions météorologiques étaient « particulièrement calmes au moment du crash ». La piste de l’attentat est peu probable.