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Vous avez demandé la police ?

Ce 3 septembre, les polices municipales et nationales ont effectué ensemble une opération en centre-ville. Une sorte de démonstration de présence et de force destinée à rassurer la population et à inquiéter les délinquants. Cela sera-t-il suffisant pour ramener la confiance ?

Deux épisodes parmi d’autres : ce 24 septembre vers 23h00, quatre voiturettes qui circulaient de concert vallée des Colons ont été la cible de jets de pierre par des bandes de jeunes qui rentraient de la fête organisée sur la baie de la Moselle. Bilan des vitres et des pare-brise en éclat et une jeune fille touchée au bras. Alertée, la police n’était toujours pas sur place, une ½ heure après les faits. L’autre exemple est le vandalisme de la salle omnisport de l’Anse-Vata qui pendant de longues minutes a du faire un sacré chambard, mais dont on ignore tout des auteurs et des circonstances… Tout ceci n’est peut-être qu’anecdotique, mais les conséquences de toutes ces affaires d’agressions font que les populations ont de moins en moins confiance dans leurs polices pour régler leurs difficultés du quotidien. La critique qui revient de manière ample et récurrente est que les policiers, nationaux ou municipaux, se déplacent rarement ou très tardivement lorsque l’on fait appel à eux notamment la nuit et le week-end. Pourtant, les polices ne manquent pas de monde. En 2015, les effectifs de la DSPN (Direction de la Sécurité publique de Nouméa), c’est-à-dire la police nationale, sont au total de 546 personnes (5 commissaires, 52 officiers, 337 gardiens et gradés, 90 personnels administratifs et 62 adjoints de sécurité). La police municipale de Nouméa, la 7ème de France en termes d’effectif, compte 158 agents et 76 auxiliaires de proximité. Soit au total, pour une ville de 100 000 habitants, 780 personnes travaillant dans les services de sécurité au profit des populations. Au-delà de savoir si c’est suffisant se pose la question de l’emploi de ces personnels.

Des patrouilles en sous-nombre

Les policiers font un métier dangereux, ou effectivement qui peut les mettre face à un danger. Un fait que personne ne nie. Cela étant, au fil des ans, la situation de la lutte contre la délinquance de proximité a beaucoup évolué. Elle a augmenté dans des proportions importantes, pendant que dans le même temps, les moyens pour la contrer diminuer d’autant. Et ce pour tout un tas de raison. On sait ainsi que pour ne pas mettre leur propre sécurité en jeu, les policiers n’interviendront pas sur un désordre à l’ordre public s’ils doivent se retrouver en sous-nombre et donc incapables de faire face. Or, la nuit et le week-end, les patrouilles de police, nationale ou municipale, sont en nombre extrêmement limité. Tout le monde ne peut être mobilisé sur le pont parce qu’il y a les absents, les agents en récupération, les agents en arrêt maladie et les plannings. Rentrent également en ligne de compte des questions budgétaires et syndicales.

La nuit rapporte bien

À Nouméa, les syndicats de la police nationale dénoncent les disparités de traitement. Pour une nuit de patrouille, les policiers municipaux touchent 1 500 francs de l’heure soit 12 000 francs la nuit, contre 250 francs de l’heure pour les policiers nationaux. Pour l’anecdote en Métropole, les policiers municipaux sont rémunérés l’équivalent de 120 francs cfp de l’heure pour les mêmes services ! Les conséquences de cet état de fait sont que les syndicats de la police municipale insistent en faveur du travail de nuit financé par la collectivité, pendant que les patrouilles nocturnes de la police nationale se raréfient. Il faut compter en moyenne 2 patrouilles de la police nationale le dimanche contre 4 ou 5 pour la Municipale. Or, l’une et l’autre des deux polices n’ont pas les mêmes missions ni surtout les mêmes prérogatives, notamment en matière d’intervention et d’interpellation ! Et du coup, on perd en efficacité.

Constat et perspectives

Pour tenter de remédier à cette situation, les pistes sont maigres. Il faut reconsidérer l’emploi des forces et retrouver de la synergie entre les polices municipales et nationales. Or, ce n’est pas le chemin que l’on prend si l’on en croit « le panorama des polices municipales de Villes de France », publié par la fondation des Villes de France qui regroupe 860 maires

Il est aussi nécessaire de bien garder à l’esprit que le développement des polices municipales s’est traduit de manière concomitante par une diminution effective de la présence de terrain de la police nationale ou de la gendarmerie

L’association Villes de France que préside la sénatrice-maire de Beauvais, Caroline Cayeux, souligne dans ce même panorama que, plus que jamais, l’avenir en termes de lutte contre la délinquance, réside dans la vidéo-surveillance

En dépit des débats qu’elle suscitait encore au début des années 2000, la vidéo-protection est en passe de devenir un des moyens incontournables pour renforcer la sécurité et la prévention de la délinquance dans les Villes de France, et plus généralement en milieu urbain

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Hubert B

Hubert B. a rejoint Calédosphère au tout début de l’année 2015. Enfant du pays, il a grandi à Nouméa et a ensuite bourlingué durant près de vingt ans au gré de ses envies et des hasards de la vie. Fils d’une bibliothécaire/documentaliste, il a été tour à tour enseignant, pigiste, formateur mais c’est finalement vers l’écriture qu’il a choisi de revenir. Succinct, précis, parfois laconique, si son style est volontiers direct, ses intérêts sont éclectiques et toujours tournés vers l’actualité. Sa citation favorite : « Le journaliste doit avoir le talent de ne parler que de celui des autres »

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Martin
Martin
1 octobre 2015 19:14
Lemec Dici
Lemec Dici
30 septembre 2015 05:59

ouais bof, quelques astiquages coutumiers ne feraient pas de mal à quelques-uns. C’est plus rapide, plus efficace que la justice, et c’est même moins cher !

Martin
Martin
29 septembre 2015 20:47
X
X
29 septembre 2015 17:35

Bon, plus sérieusement: les flics sont comme tout le monde, ils reçoivent des ordres et doivent obéir.

Bref, ce ne sont que des exécutants: d’autres tirent les ficelles, plus haut, là haut!

Je ne comprends pas pourquoi certains s’en prennent à eux, en général…

Et après, faut connaître le bon avocat!

“Il y a deux sortes de justice : vous avez l’avocat qui connaît bien la loi, et l’avocat qui connaît bien le juge !” (John Lâche ou Coluche, je ne sais plus!)

tyty
tyty
Répondre à   X
1 octobre 2015 08:58

C’est indirectement les flics qui sont la cible alors que le problème vient en effet de plus haut. Un flic n’est jamais rien qu’un homme avec un QI pas forcement plus élevé que n’importe quel passant dans la rue. Quand vous vous faites arrêter pour avoir grillé un stop (ou autre), le flic ne se pose pas la question du bien fondé de ce stop. Il est à CE stop parce-que justement il est mal placé et tout le monde le grille, et qu’il peut justifier sa journée de boulot. Les agents ne sont pas payés au rendement. Ils ont… Lire la suite »

INCONNU
INCONNU
29 septembre 2015 16:41

dire que c’est nous qui payons ces cons, pour nous mettre des PV, nous sommes MASO

tyty
tyty
29 septembre 2015 15:20

Si les chiffres sont exactes alors on peut en effet se poser des questions. On aurait 1 fonctionnaire de police pour 128 habitants. Plus que les USA, réputé pour pour être le pays le plus fliqué au monde (1 pour 373 hab). Plus que le japon réputé pour la sécurité de ses rues (1 pour 268 hab). Et plus que la ville la plus sure du monde : Singapour (1 pour 133 hab). Nous sommes dans le top 10 des villes les plus fliquée du monde, qui sont toutes des villes réputées sures. Mais alors c’est quoi qui déconne ?… Lire la suite »

Mister Eric
Mister Eric
Répondre à   tyty
29 septembre 2015 15:41

Merci tyty d’apporter de l’eau à mon moulin… En France, tout comme en Calédonie, devant l’augmentation de l’insécurité, délinquance etc, on a rien fait d’autre que d’augmenter le nombre de policiers : pour quel résultat ? AUCUN. Le problème est donc bien un problème de méthode…. de culture policière. Quand tu mets 4 flics dans une Logan, ça reste une présence policière sur un endroit. Quand tu mets 4 flics dans deux voitures, ça fait une présence policière sur deux endroits, donc deux fois plus. Quand tu mets 4 flics dans 4 Dodge Charger, tu as une présence policière sur… Lire la suite »

omega
omega
Répondre à   tyty
29 septembre 2015 16:27

Ben oui nous n’avons pas tous la bonne couleur z’est za auzzi …

Martin
Martin
Répondre à  
29 septembre 2015 20:18

Bleu c’est pas bon? mdrrr

Anonyme
Anonyme
Répondre à   tyty
29 septembre 2015 16:45

Vous disposez de statistiques sur la criminalité dans ces différentes villes/pays qui puissent être comparées et qui proviennent de sources sures ? Non ? Du coup c’est fragile comme raisonnement. Mais bon, tant que votre démonstration se termine par “justice pourrie”, tout le monde sera d’accord hein, c’est tellement pratique.

Mister Eric
Mister Eric
Répondre à   Anonyme
29 septembre 2015 20:53

Tout le monde sait que la criminalité est faible à Singapour, au Japon, sauf vous.
Et vous, qu’est-ce que vous avez prouvé ?

tyty
tyty
Répondre à   Anonyme
30 septembre 2015 16:55

Des statistiques sur la criminalité des autres pays c’est pas très compliqué à trouver. Du moins de manière globale. Il y a de très bon sites (comme la banque mondiale) dont la raison d’exister, est justement le classement des pays selon leur PIB, PNP, croissance démo… Aucune donnée n’est infaillible, mais quand plusieurs instituts de statistique penchent vers le même bilan, je suppose qu’on peut se permettre de leur accorder un peu de crédit. Il faut aussi faire un minimum preuve d’ouverture d’esprit et de bonne foi. Avez vous essayé de vous promener sur le trottoir avec une bière à… Lire la suite »

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