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La vérité sur l’emploi

La situation économique de la Nouvelle-Calédonie va être au cœur des débats de la campagne électorale des législatives. On va entendre parler de crise, de perte d’emplois et de confiance, des commentaires qui dresseront un tableau apocalyptique, mais quelle est la réalité ?

Le terrain contredit les chiffres et les analyses. La dernière enquête de conjoncture de l’IEOM confirme, sinon le pessimisme des chefs d’entreprise, tout du moins une vraie inquiétude quant à l’avenir

« Selon les premiers résultats de l’enquête, la majorité des entrepreneurs fait toujours état d’une activité morose sur le trimestre écoulé. Elle se traduit par des indicateurs concernant les effectifs et les prix toujours mal orientés » (IEOM-Indicateur du Climat des Affaires – janvier 2017)

Pourtant, statistiques et données économiques montrent que la situation n’est pas autant dégradée que certains le ressentent ou que d’autres le font croire. L’enquête sur l’Indicateur du Climat des Affaires de ce 1er trimestre 2017 devrait d’ailleurs confirmer le regain. Alors, crise ou pas crise ?

Une période exceptionnelle

On ne peut comprendre ce qui se passe que si l’on regarde le passé et ce dernier confirme le succès des Accords de Matignon et de Nouméa qui ont définitivement mis le pays sur la route du progrès et du développement, avec une période faste de 2005 à 2015. Sur ces dix ans, du fait des grands chantiers de construction des usines ou des grandes infrastructures, l’emploi salarié a progressé de 30%, puisqu’entre 2005 et 2011, la Nouvelle-Calédonie a créé 3000 emplois par an, avec une croissance annuelle forte

« Nous avons eu pendant de nombreuses décennies une croissance très forte. Lorsque nous regardons les quarante années avant 2010, elle était d’environ 4% en moyenne chaque année » (Hervé Gonsard, directeur général de l’IEOM – LNC, février 2017)

Cette période faste, que l’on peut même qualifier d’exceptionnelle, trouve sa fin à partir de 2011 et l’arrêt des grands chantiers que n’a pas anticipés le gouvernement de l’époque. Conséquence, la commande publique chute et le BTP entre en crise et licencie. 2011, c’est aussi les débuts de la crise du nickel où les opérateurs calédoniens connaissent des problèmes de production et de compétitivité qui menacent leur survie. La mine et les sous-traitants réduisent leurs effectifs. Mais dans quelle proportion ?

Les vrais chiffres

Personne ne nie que l’économie calédonienne tousse, se ralentit et s’installe dans un rythme atone, on a même cru un temps entrer en récession, mais la croissance sur ces 5 dernières années s’établit en moyenne annuelle à 1,5%, ce qui fait dire au patron de l’IEOM dans une interview aux Nouvelles, que le terme de crise est « effectivement excessif ». Il n’en reste pas moins vrai que le marché de l’emploi s’est contracté et demeure tendu, d’autant que les entrepreneurs pour passer cette période sans trop de casse pourrait être tenté de gagner en compétitivité en contractant leurs effectifs salariés, ce que certaines PME-PMI ont fait ou s’apprêtent à faire. Et c’est ce climat morose qui a fait que les chiffres de perte d’emploi, qui ont circulé dans l’opinion, ont fait peur

« Ce sont au total 3 296 destructions dans le secteur privé qui ont été enregistrées entre le 1er avril 2015, prise de fonction de Philippe Germain, et septembre 2016. Celles-ci dans tous les secteurs de l’économie, services, commerce et industrie ! » (DNC, janv 2017)

Plus de 3000 suppressions d’emploi en 17 mois, ces chiffres sont quelque peu outranciers. Une telle destruction massive sur un aussi court pas de temps, donnait matière à remous sociaux, manifestations et grèves. Il n’en a rien été, parce que la réalité est toute autre.

« Il est vrai, le marché du travail a un peu souffert, moins que nous l’imaginions » (Hervé Gonsard, directeur général de l’IEOM – LNC, février 2017)

De fait des analyses plus fines ont été menées, notamment en croisant les fichiers Cafat et Ridet, et montrent que l’emploi salarié d’un peu plus de 90 000 personnes en 2016, a reculé sur un an d’environ 0,9%, soit au total une perte d’un peu plus de 600 emplois ! Maintenant tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes et même si certains indicateurs retrouvent une courbe ascendante, on attend beaucoup des mesures de relance qui ont été adoptées ces dernières semaines.

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Hubert B

Hubert B. a rejoint Calédosphère au tout début de l’année 2015. Enfant du pays, il a grandi à Nouméa et a ensuite bourlingué durant près de vingt ans au gré de ses envies et des hasards de la vie. Fils d’une bibliothécaire/documentaliste, il a été tour à tour enseignant, pigiste, formateur mais c’est finalement vers l’écriture qu’il a choisi de revenir. Succinct, précis, parfois laconique, si son style est volontiers direct, ses intérêts sont éclectiques et toujours tournés vers l’actualité. Sa citation favorite : « Le journaliste doit avoir le talent de ne parler que de celui des autres »

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Léo TUULAKI
Léo TUULAKI
9 mars 2017 13:22

La vérité, c’est un peu forte comme prétention..?.elle est un peu partout

Fredy Gosse
josé paldir
8 mars 2017 00:39

ma chère islam
quand l’anormal devient la norme,le retour à la normale devient anormal 🙂

enqledzoreil
enqledzoreil
5 mars 2017 09:02

Tout ça c’est l’expression manifeste de “je ne sais rien mais je bavarde”. La crise ne se mesure pas au nombre de salariés inscrits à la Cafat. Monsieur Hubert, venez voir ce qui se passe en matière de budgets dans la fonction publique … -50% dans toutes les administrations. Les budgets en baisse c’est du service public en moins ! Des commandes publiques en moins. Parlez en aux patrons qui en ce moment tirent la langue pour ne pas licencier leurs salariés. Le directeur de l’IEOM … un enqledzoreil fraîchement débarqué qui juge sur des chiffres… Comme si tous les… Lire la suite »

mouarfff
mouarfff
4 mars 2017 15:09

http://www.cerom-outremer.fr/IMG/pdf/tabord_cerom_nc_n45_122016.pdf
http://www.isee.nc/emploi-revenus/emploi-conditions-de-travail/emploi-chomage

interdiction bancaire personnes morales : hausse alarmante
créations et cessations d’entreprise : ça se pète la gueule, preuve que le dynamisme économique n’est pas là.
emploi salarié dans certains secteurs : ça baisse gravement, (exemple : la restauration a perdu près de 10% en un an), plus hausse des temps partiels
les gens ne dépensent plus autant (voir les importations de biens)
oui ça s’appelle une crise.
en plus on peut aussi avoir de petites bulles, par exemple dans l’immobilier tertiaire.

Truc Machin
Truc Machin
Répondre à   mouarfff
5 mars 2017 02:18

Mouarfff,

En phase avec toi sur coup…!!!

mouarfff
mouarfff
Répondre à   Truc Machin
5 mars 2017 11:24

pendant des années la calédonie a pu accumuler les conneries car la manne de la construction des usines et quelques gros chantiers publics, avec une indexation forte, avec une population plutôt jeune donc peu de charges sociales, tout cela a permis de croire au miracle et ne pas connaître les crises. en pure macro-économie, le choix calédonien de restreindre la population à un très faible effectif conduit à ne pas avoir (ou peu) de valeur ajoutée locale de transformation ou production, donc peu de capacité de productions exportables, en biens ou services, hors du nickel et des crevettes, qui tous… Lire la suite »

Truc Machin
Truc Machin
Répondre à   mouarfff
5 mars 2017 14:17

Re d’accord avec toi…

Et c’est d’une telle évidence que c’est frustrant d’entendre les conneries qu’on entend depuis toutes ces années où le virage du plus “local” n’a pas été franchement pris et intègré par l’ensemble des politiques…

Le modèle économique vendu dans les écoles de commerce est mort, mais on continu à nous en vendre les vertues…

Truc Machin
Truc Machin
Répondre à   mouarfff
10 mars 2017 07:19

Ah ben pas tout à fait d’accord avec toi…
Le coût de la MO et des charges sociales n’est pas faible comme tu sembles vouloir le dire…
Quand à la capacité de production pour l’exportation, c’est avant tout un problème de prix par rapport à l’ensemble régional, amplifié par notre isolement…
L’export est largement possible, mais il est difficile car nous avons encore des freins…
Pour la restriction de la population donc des consommateurs (on ne parle pas de politique politicienne) ce serait en effet économiquement plus rentable de produire si nous étions le double de consommateurs…

mouarfff
mouarfff
Répondre à   Truc Machin
9 mars 2017 18:20

“En phase avec toi sur coup…!!!”
sur l’autre coup, j’ai vérifié : j’avais aussi raison sur le plan du droit.

Truc Machin
Truc Machin
Répondre à   mouarfff
9 mars 2017 18:44

Mouarff,
De quel autre coup tu parles…???

mouarfff
mouarfff
Répondre à   Truc Machin
9 mars 2017 20:47

une histoire de permis de construire. vérifié, je soupçonnais juste.

Inforétif
Inforétif
Répondre à   mouarfff
10 mars 2017 06:00

“sur l’autre coup, j’ai vérifié : j’avais aussi raison sur le plan du droit.
une histoire de permis de construire. vérifié, je soupçonnais juste.”

Vérifié, et ?
Selon ta petite recherche, l’AaaC a son permis de construire (son refuge pour animaux près de la tribu de Moneo) ou n’a pas ce permis ?

mouarfff
mouarfff
Répondre à   Inforétif
10 mars 2017 06:19

ne l’a pas

Truc Machin
Truc Machin
Répondre à   mouarfff
10 mars 2017 07:13

Mouarfff
Et si c’est le cas pour le permis de construire, il est peut-être en cours…!!!
Mais quel rapport avec la revendication ???
Je veux bien te croire si tu me dis que l’assoc n’est pas pile poil nickel pour une histoire de paperasse, mais on est hors sujet…
La question n’est pas celle du permis de construire, mais du terrain et de la revendication qui sort de nul part…

Inforétif
Inforétif
Répondre à   mouarfff
10 mars 2017 09:30

“ne l’a pas”

Gros problèmes en perspective … pour toi, si tu mens.
J’ai du mal à croire qu’une association bénévole, donc sans but lucratif, se soit lancée dans la construction d’un refuge animalier sans permis de construire.
Affaire à suivre donc.
LNC en reparlent ce jour dans sa page 21. On y apprend un détail supplémentaire donné par le gérant de l’AAAC concernant la “visite” du président du conseil de la tribu sur le chantier : “Il m’a aussi menacé […] et m’a donné une claque”.

Simla Simla
Simla Simla
Répondre à   Inforétif
11 mars 2017 06:39

Inforétif,

“et m’a donné une claque”.

Voilà un dialogue constructif….. 😉

Sissi1
Sissi1
4 mars 2017 13:07

J espere que la campagne des législatives tournera autour d’un autre sujet plus important et pour lequel nos futurs députés auront vraiment un rôle à jouer, c est à dire la sortie de l’accord de Nouméa.

Truc Machin
Truc Machin
Répondre à   Sissi1
5 mars 2017 02:23

Sissi1,

Ben en fait si on ne prend pas en compte le travail, l’économie quoi, comme une priorité, c’est la cata assuré…
Tu dois comprendre que quelque soit le futur statut de la NC, c’est le modèle économique et social qui donnera du sens à la sortie des ADN…

sagamore
sagamore
4 mars 2017 10:27

La crise, la crise… Quelle crise ?
J’trouve que pour Harold et bcp d’autres LR,
les z’affaires vont pas si mal !
Pas vous ??

DECENNIE
DECENNIE
4 mars 2017 08:36

90 000 moins 0.9% ouais! grosso merdo ça fait 600 ! ça fait surtout approximatif ! comme cet article,
le but étant de minimiser les pertes d’emplois, titrer “c’est pas plus mal que si c’était pire” aurait été plus adéquat

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