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Nickel : l’avenir est sombre
Les 22 et 23 septembre prochain, Djakarta accueille la conférence Asie-Pacifique sur le nickel. Tout ce que le secteur compte d’acteurs sera là pour faire le point de la situation et envisager des perspectives d’avenir… Et l’avenir est sombre
Les analystes du monde entier sont à la fois formels et unanimes : le nickel connaît une crise sans précèdent qui va durer et faire des victimes. Depuis le début de l’année, les cours du nickel au LME ont baissé de 20% et les actuels prix, 10 200 dollars la tonne, devraient se maintenir à cet étiage bas jusqu’à fin 2016 dans le meilleur des cas. Une crise de cette ampleur et de cette durée ne peut que faire de gros dégâts, ce que souligne David Wilson, analyste à Citigroup :
L’industrie du nickel est à des niveaux de pertes si importants que 65 % des producteurs mondiaux sont dans une situation insoutenable
La crise touche toutes les matières premières, et pas seulement le nickel même si pour ce dernier des éléments supplémentaires ajoutent à la difficulté. Et c’est la Chine qui est en cause principalement, du fait du ralentissement sensible de sa croissance et de sa production industrielle, ce que rappelle Jean-Michel Bezat, journaliste au Monde, dans l’un de ses derniers articles :
Quant aux géants miniers, enrichis par leurs exportations vers l’empire du Milieu, ils essuient depuis plus d’un an les effets d’un net ralentissement de la demande chinoise. Glencore, BHP Billiton, Anglo American, Rio Tinto, Vale ou le groupe français Eramet affrontent les vents mauvais de la conjoncture qui touche le pétrole, le minerai de fer, le cuivre, le nickel ou le charbon
Pour ce qui est du nickel, les producteurs s’étaient accrochés à l’espoir que l’arrêt des exportations indonésiennes dope le marché et incline la courbe des prix vers le haut. Mais le BAN indonésien n’a pas eu les effets escomptés, en particulier parce que la Chine s’était constituée en prévision des stocks importants, ce qu’explique un spécialiste de Axa IM, Olivier Eugène :
L’effet prix espéré n’a pas encore eu lieu parce que la Chine avait constitué d’importants stocks et qu’elle a ensuite substitué des importations en provenance des Philippines au minerai d’Indonésie
La Chine exporte encore du minerai brut, en dépit de ses stocks, mais elle fait le choix prioritaire du minerai philippin, moins cher que le Calédonien.
Les nuages s’accumulent
Pour ce qui concerne plus précisément la Nouvelle-Calédonie, si l’on fait l’addition des problèmes, on comprend mieux la réalité de la situation : des cours du nickel au plus bas et pour longtemps, des stocks au plus haut et pour longtemps, des problèmes techniques pour KNS, des problèmes de production pour Vale-NC et des problèmes de compétitivité pour la SLN… Du coup, les grands groupes dont dépendent les trois usines réduisent la voilure ou opèrent des coupes sombres. Selon la banque américaine d’investissements Merrill Lynch, Eramet, qui a perdu en cinq jours 17% de sa valeur boursière, devrait débloquer l’an prochain l’équivalent de près de 13,5 milliards de cfp pour soutenir la production calédonienne. Mais les autres ne sont pas logés à meilleure enseigne, ainsi Glencore va réduire ses investissements de près d’un milliard de dollars, stopper tout versement de dividendes jusqu’à nouvel ordre et céder des actifs. La cession, c’est également la voie choisie par Vale, qui a perdu 30% à la bourse de Sao Paulo. Le groupe brésilien a décidé d’interrompre certaines de ses activités et vient de vendre le complexe charbonnier d’Integra dans le New-South Wales dans lequel il détenait 61% des parts. La Nouvelle-Calédonie ne sera sans doute pas épargnée par cette crise dont on ne perçoit aujourd’hui sur le territoire que les prémices, ce qui rend d’autant plus urgente la question de la fameuse stratégie nickel qu’il nous faut mettre en place.
La question de l’ouverture temporaire et limitée vers le marché chinois s’inscrit dans un contexte de crise dût à la récession économique majeure aussi bien chinoise par rapport à son marché intérieur mais aussi mondiale. Avoir du minerai c’est une chose fût-il de qualité et les conditions d’exploitation correctes, mais s’il n’y a pas d’acheteurs comment on fait?. D’autant que dans le grand bassin Pacifique nous ne sommes pas les seuls producteurs. Là dessus le Pays s’inscrit aussi dans une démarche d’émancipation économique lié à l’évolution statutaire politique en y essayant de mettre de l’éthique et des principes, et là… Lire la suite »
Maï est à la baie N’Go, ………. N’Goye c’est à Thio.
Sinon bonne analyse.
Le changement climatique (la mousson ou autres typhons) peut aussi être un facteur perturbant pour le chargement des minéraliers aux philippines et pourrait jouer en notre faveur mais cette hypothèse s’inscrit dans une perspective moyenne et à long terme ( par l’impact sur les stocks actuels).
Il faut retirer les enseignements de la situation de marasme actuel du nickel et en ce sens c’est salutaire si nous arrêtons de toujours compter que sur cette industrie, vivre toujours sur le souvenir des 30 glorieuses, du temps ou nous pesions de notre poids sur l’industrie du nickel alors que tout a bougé dans le monde, ça fait une belle jambe au reste de la planète!. Elle est salutaire si nous savons en tirer les enseignements et réfléchissons sur les potentialités autres du Pays, on en parle tout le temps, on a fait de grandes messes comme NC 2025,… Lire la suite »
Au fond, Hubert B….onnisseur, votre contribution met en évidence l’impérieuse nécessité de se diversifier, y compris à l’intérieur de la branche Nickel, en étant comme la plus part des grands pays exportateurs de matières premières, à la fois transformateur de minerai et exportateur de minerai. Chacun peut comprendre l’effet amortisseur que cela peut avoir en cas de crise. Cela étant J’ai relevé une déclaration de PG de CE, qui disait -source les Nouvelles- “A Calédonie ensemble, nous sommes plutôt nationalistes. Mais nous voulons rester dans la République car elle nous aide et nous protège. Si la Nouvelle Calédonie devient Kanaky… Lire la suite »
https://translate.google.com/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.platts.com/latest-news/metals/london/goldman-sachs-sees-nickel-price-rally-continuing-26868531&prev=search
Cher Martin, votre lien renvoie à un article de plus d’un an – 08.2014 – qui montre que GS s’est tout simplement trompé presque du simple au double quant à ses prévisions de stabilisation du prix du Nickel. Le problème est que les analystes se sont aussi trompés sur la santé économique de la Chine qui n’a pas connu une baisse de sa croissance, mais un atterrissage brutal lequel était prévisible car en parfait rapport avec la réalité : cf; la courbe de la consommation électrique du pays qui est un des meilleurs marqueurs de l’activité industrielle et de production… Lire la suite »
Cela ne m’avais pas échappé (la date), et moi non plus je ne crois pas aux prédictions ou à la voyance, mais avec G&S personne ne sait exactement comment l’information est manipuler pour faire grimper ou descendre une courbe.
Lloyd Blankfein vient de lire cette page
http://cbsnews2.cbsistatic.com/hub/i/r/2013/04/12/220905e4-a738-11e2-a3f0-029118418759/thumbnail/620×350/0adc03cb966145af8528e859fd7db0d7/Goldman-Sachs-CEO-Lloyd-Blankfein.jpg
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