La Calédonie envahit l’ONU

Pendant des années, seuls les indépendantistes allaient « pétitionner » devant la 4ème commission des Nations-Unies. Les temps ont changé, à tel point que cette année, on va sans doute refuser du monde ! Et c’est nous qui payons…

Tous les ans, cette fameuse 4ème commission, dont on ne sait pas vraiment à quoi elle sert, accueille une délégation calédonienne pour qu’elle dresse le bilan de l’application de l’accord de décolonisation qu’est l’accord de Nouméa. Pendant très longtemps, le RPCR d’alors, jugeait que cette affaire n’avait aucune importance et a traité le dossier par le dédain en n’envoyant jamais aucun loyaliste défendre les positions des partisans du maintien dans la France, devant les Nations-Unies. Et puis l’alternance politique de 2004 a modifié les choses et depuis quelques années, les non-indépendantistes font le déplacement de New York pour donner leur point de vue. Cela étant cette année, on atteint des sommets, puisque ce ne sont pas moins de six personnalités qui vont être amenées à prendre la parole !

Qui c’est qui dit quoi ?

Jusqu’à présent, l’habitude voulait que trois orateurs seulement prennent la parole au nom de la Calédonie : un pour le gouvernement, un second pour les indépendantistes et un troisième enfin pour les non-indépendantistes. Et sincèrement, cela suffisait bien. Pour la séance de 2015, nous assistons à un vrai débarquement en force. Roch Wamytan, Julien Boanémoi et Mickaël Forrest représenteront les indépendantistes. Thierry Cornaille parlera au nom du gouvernement et les non-indépendantistes ont dépêché Eugène Ukeiwé, Henriette Falélavaki et Daryl Morini. La question que l’on est en droit de se poser est la suivante : qu’est-ce qu’ils vont dire et au nom de quoi et de qui ? Tout ça a l’air d’une pantalonnade qui, pour peu que l’on n’ait jamais accordé du crédit à cette commission de décolonisation des Nations-Unies, risque fort de brouiller le message que la Nouvelle-Calédonie pourrait délivrer à la scène internationale. Sans compter que ces déplacements multiples de l’autre côté de la terre doivent coûter bonbon.

Aux frais de la princesse

Ces déplacements à New York s’ajoutent à la longue liste des voyages vers des destinations lointaines dont on ne sait pas très bien à quoi ils servent ni en quoi ils servent les intérêts des Calédoniens. Ce qui est certain en revanche, c’est que ces longs voyages, en business au mieux, mais en Première plus souvent, sont pris en charge par les collectivités congrès, gouvernement, provinces, donc avec l’argent public. À l’heure où l’on annonce l’austérité et que l’on prédit aux Calédoniens qu’il leur faudra consentir des efforts financiers, envoyer ainsi aux Amériques, des délégations pléthoriques, a quand même du mal à passer…