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Lettre ouverte au benjamin du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie à propos de la jeunesse, de Jacques Lafleur et des pêcheurs

Monsieur le membre du gouvernement en charge du secteur du développement durable, de l’environnement et de la transition écologique,

Dernièrement, vous avez fait une bêtise. Il faut que vous la répariez. En premier lieu, rassurez-vous tout de suite : il ne s’agit pas ici d’évoquer un délit, un crime ou on-ne-sait quelle affaire moralement douteuse ou légalement répréhensible dont vous seriez l’auteur ou la victime. S’il n’y a pas d’affaire, il est en revanche question d’une sottise aussi petite que ses répercussions pourraient être grandes. En effet, la bêtise dont nous allons parler, et que vous avez faite, est parfaitement légale et apparait anodine. De plus, aucun média ne l’a évoquée et tout démontre qu’aucun ne le fera jamais. C’est d’ailleurs le véritable problème de votre bêtise et la raison d’être de cette lettre ouverte qui mérite peut-être d’être lue : lorsque vous lirez ce que vous avez fait, Monsieur le membre du gouvernement, vous-même n’allez pas tout de suite comprendre en quoi ce que vous avez fait est une bêtise… Vous allez même, au premier abord, nier cette réalité. Raison pour laquelle, avant d’y revenir, nous allons d’abord devoir vous raconter une petite histoire, une de celles qui parsèment l’histoire du monde politique local et que les plus anciens ont la joie (ou la honte) de raconter lors de soirées arrosées ou de déjeuners ensoleillés. Pour cela, nous allons devoir retourner à une époque que les utilisateurs de TikTok ne peuvent pas connaitre ; à la fin des années 90…

Jacques Lafleur : Pourquoi sommes-nous là ? :

Naguère, durant votre enfance, Jacques Lafleur était l’homme fort de la Nouvelle-Calédonie. Et, il y a un quart de siècle exactement s’est déroulé un évènement pour le moins anodin mais qui résume à lui seul le caractère et la personnalité politique de l’ancien président du RPCR. En effet, quelques temps après la signature des accords et au somment de sa gloire, Jacques Lafleur gérait ses affaires publiques comme ses affaires privées, c’est-à-dire à sa manière. Personne ne savait exactement quand il débarquerait dans les bureaux du siège de la province Sud qu’il avait fait construire quelques années plus tôt. Et un matin, revenant de sa propriété de Ouaco, il fut surpris de constater que sa province était bloquée par une quinzaine de personnes armées de banderoles. Il s’agissait en fait de pêcheurs professionnels qui reprochaient à la province Sud de vouloir mettre fin à leur activité. Surpris, il alla donc à leur rencontre (c’était une de ses habitudes) et Jacques Lafleur appris ainsi à leur contact que le sous-chef d’un des services administratifs de la collectivité avait mis en place une nouvelle réglementation. Celle-ci s’inspirait (bien évidemment) de celles existants en métropole et dans l’Union Européenne et résultat : les armateurs et leurs navires avaient reçu la consigne de devoir s’équiper sans faute, au risque de lourdes amendes, de nouveaux filets de pêche puisque, sur les leurs, la taille des mailles ne correspondait plus aux nouvelles normes européennes (de quelques centimètres). Ainsi, la province allait forcer, sans délibération ou discussion préalable, tous les armateurs calédoniens à acheter de nouveaux filets dont le coût s’évaluait à plusieurs millions de francs et à jeter les anciens. D’où la colère des principaux concernés. Découvrant l’affaire et certainement un peu énervé de l’accueil qui lui avait été réservé sur un dossier dont il ignorait tout, Jacques Lafleur demanda à un proche, Jean-Pierre Guillemard, de « rameuter toute la bande ». Et c’est ainsi que, le jour même, le ban et l’arrière ban du RPCR furent convoqués devant le chef du parti, au 4ème étage de la province Sud. Elus, vice-présidents, membres du congrès, collaborateurs, haut-fonctionnaires, tous reçurent un coup de fil leur enjoignant d’être là parce que le « patron » voulait les voir. Une fois rassemblés dans son bureau, tous debout face au président Lafleur, assis derrière son bureau, il leur posa une simple question et demanda à chacun d’y répondre à tour de rôle : « Dites-moi, pourquoi sommes-nous là ? ».

Nous vous laissons imaginer, Monsieur le membre du gouvernement, ce que les uns et les autres ont répondu. De Philippe Michel à Pierre Frogier, de Simon Loueckhote à Marie-Noelle Themereau en passant par Harold Martin, tous ceux qui seraient quelques années plus tard des personnalités politiques de premier plan mais qui, à l’époque, n’étaient pas encore grand-chose, passèrent à la questure. Et chacun y alla de sa réponse : « Nous sommes là pour la Calédonie Française », « On est là pour bien gérer la province », « Nous sommes là pour lutter contre l’indépendance », « pour les droits de l’Hommes », « pour lutter contre les inégalités », etc. Bref, tout le monde chanta son petit couplet, souvent sirupeux, parfois bien-pensant mais toujours à côté de la plaque. Lorsqu’ils eurent fini, Jacques Lafleur pris enfin la parole puis posa la question à haute voix, adressée à son bras droit de l’époque qui se tenait derrière lui : « Jean-Pierre, peux-tu me rappeler pourquoi nous sommes là ? ». Et la réponse fusa : « On est là pour gagner les élections Jacques ! ». Le patron lui posa alors la dernière question, celle dont la réponse devait être entendue par tous : « Et comment on gagne des élections ? ». Guillemard répondit : « En emmerdant pas les gens ! ». Naturellement, suite à cette petite réunion, le président de la Province Sud abrogea le texte en question et la nouvelle réglementation qui en découlait d’un trait de plume. Les pêcheurs arrêtèrent leur manifestation et la petite dizaine de navires de pêche concernés s’en retourna vers le grand large. Plus tard, lorsqu’ils durent changer leurs filets de pêche, ils les remplacèrent par ceux qui étaient « homologués et réglementaires ». Fin de l’histoire. La morale est là : en démocratie, pour appliquer ses idées, il faut être élu. Et pour être élu il faut, au minimum, ne pas emmerder les gens, c’est-à-dire éviter les réformes inutiles, contre-productives ou stupides.

Vous commencez à comprendre où je veux en venir n’est-ce-pas, Monsieur le membre du gouvernement ? Vous avez, 25 ans plus tard, à votre échelle, fait exactement la même bêtise que cet anonyme chef de service qui avait, pour se faire bien voir, instaurer de nouvelles contraintes administratives à l’encontre des pêcheurs et qui avait « emmerdé le monde » par pur conformisme législatif. Ainsi, en tant que membre du gouvernement en charge de l’environnement et du Parc Naturel de la Mer de Corail, ces derniers mois vous vous êtes rendu – comme tous vos prédécesseurs – dans plusieurs colloques internationaux consacrés à la préservation de l’environnement ou à la lutte contre le réchauffement climatique. Et, cette année, c’est en revenant du Canada, que vous avez annoncé que vous comptiez doubler la superficie des réserves naturelles hautement protégées. Une belle ambition ! En effet, si le Parc Naturel de la Mer de Corail s’étend sur une superficie de 1,3 million de km2 (soit presque toute la ZEE de la Nouvelle-Calédonie) seules de petites zones sont considérées comme « réserves intégrales » où toute forme d’exploitation y est interdite. Et ce sont ces zones-là que vous voulez doubler pour y interdire la pêche. Quel est le problème me direz-vous ? Et bien on peut en lister quatre par ordre d’importance :

En premier lieu, il est de notoriété publique que les réserves intégrales calédoniennes actuelles ne bénéficient d’aucune protection efficace ni suffisante. Selon Action Biosphère, ou encore selon le quotidien écologiste Reporterre, mais aussi selon un nombre croissant de scientifiques, le parc naturel de la mer de Corail serait en fait « un exemple d’aire protégée de papier », c’est-à-dire sans accompagnement par des mesures de protection réelles et une gestion efficace (de là à dire que cette création n’est qu’un outil de communication au service d’un greenwashing gouvernemental, il y a qu’un pas que nous ne franchiront pas pour des raisons purement judiciaires). Aussi, vous seriez bien inspiré durant votre mandat de trouver les voies et moyens permettant de protéger les réserves existantes AVANT d’en inventer de nouvelles.

En second lieu, vous avez oublié les professionnels de la mer. Vous avez oublié les gens. Car le doublement des zones intégralement protégées se fera inévitablement (et vous le savez très bien) dans les zones actuellement exploitées par les quelques navires de pêche qui officient encore dans nos eaux. Les zones les plus protégés sont celles qui sont les plus proches de l’agglomération nouméenne. C’est naturel, puisqu’on défend toujours plus volontiers ce qui est proche et facile d’accès à ce qui est lointain et inaccessible (il est évidemment plus facile pour vous de faire surveiller les îlots proches de Nouméa que de surveiller et de protéger le sanctuaire corallien des îles Chesterfield situé à 200 miles de nos côtes). Reste que votre nouvelle réglementation entrainera de nouvelles contraintes pour les navires de pêche calédoniens et pour les 250 marins et salariés qui en vivent. Davantage d’essence, davantage de distance, davantage de temps, moins de profits, des pertes et beaucoup plus d’efforts. Vous allez les emmerder parce que vous avez oublié le monde réel. Vous allez les emmerder parce que signer un arrêté dans un bureau du gouvernement et le diffuser dans le Journal Officiel ça ne coute pas grand-chose et ça permet de faire de la com’ à bon compte : vous serez en effet celui qui a doublé la surface des réserves naturelles calédoniennes sans avoir mis en place les moyens humains, financiers et logistiques que leur mise en place réclamerait. Les poissons seront bien avancés. Pourtant, vous serez certainement très content de vous et persuadé d’avoir fait le bien. Reste que si la Réunion et la Polynésie Française disposent respectivement de 225 et de 72 navires de pêche, la Nouvelle-Calédonie n’en compte plus que 16, lesquels détiennent une autorisation d’exploitation dans les 1,5 million de km2 de notre ZEE. Cela équivaut à un hameçon tous les 110 km2, chiffre tellement ridicule que même le Président de la République Emmanuel Macron avait abordé, à Nouméa, durant son discours au théâtre de l’ile, la nécessité d’accroitre l’activité de notre pêche hauturière. Vous le savez certainement déjà, Monsieur le membre du gouvernement : les scientifiques expliquent en riant que « les thons calédoniens meurent de vieillesse » puisque, d’une part nos pêcheurs ne sont pas suffisamment nombreux et que d’autre part, nos réserves halieutiques sont protégées des ingérences extérieures et du pillage des Blue Boats asiatiques par la présence et la surveillance des forces navales françaises au sein de la ZEE.

Troisièmement, si votre conformisme est touchant, vous ne semblez en revanche pas comprendre ce qui est en jeu dans cette affaire. En Nouvelle-Calédonie, nous ne produisons que 15% de ce que nous mangeons. Les 16 navires qu’il nous reste et leur équipage nous permettent d’obtenir 2500 à 3000 tonnes de thon chaque année et comblent presque tous nos besoins alimentaires dans cette ressource. Or, cette quantité représente exactement ce qu’UN seul senneur chinois prélève tous les ans dans les eaux des petits états insulaires de la région avec lesquels Beijing signe des accords d’exploitation. Avez-vous déjà vu la carte révélant les déplacements des navires chinois dans le Pacifique ? La Chine compte, selon les experts, entre 5.000 et 17.000 de ces senneurs répartis dans plusieurs océans et je vous assure que leurs méthodes de pêche n’ont rien « d’éco-responsables ». Concernant la pêche de capture, les experts estiment que la Chine prélève chaque année entre 40 et 50 millions de tonnes de poissons dans les mers. La responsabilité qui est la vôtre serait plutôt de tout faire pour empêcher de telles razzias dans nos eaux, bref de protéger notre pays des ingérences extérieures plutôt que d’emmerder ceux qui le nourrissent.

Quatrièmement et enfin, il va falloir un peu parler de vos fréquentations et des lobbys qui vous entourent. Monsieur le membre du gouvernement, j’ai bien peur qu’ils ne jouent pas en votre faveur. Votre décision unilatérale démontre que vous avez en effet cédé aux injonctions ou aux sollicitations de plusieurs Organisations Non-Gouvernementales dont vous ignorez (j’espère) tout. Ne savez-vous pas que les plus gros pollueurs de la planète « s’achètent » la plupart des grandes organisations écologistes internationales ? Ainsi en est-il de l’ONG Conservation International avec laquelle vous vous êtes rendu, bras dessus-bras dessous, au dernier congrès de Vancouver sur les aires marines protégées et qui vous a convaincu de doubler nos réserves naturelles intégrales (parce que cela ferait du Buzz ?). Mais savez-vous que cette ONG est financée par certaines des plus grandes et des plus polluantes multinationales du monde ? Il y a dix ans, une ancienne salariée de l’ONG avait ainsi révélé que BP, Cargill, Chevron, Monsanto ou encore Shell étaient les principaux contributeurs de Conservation International. Cette organisation fut attaquée dans le livre Green.lnc parce qu’elle « favorisait “l’écoblanchiment” en permettant à de nombreuses multinationales polluantes comme BP, Shell ou Northrop Grumman de faire partie des partenaires de CI moyennant finance et sans réelle contrepartie. Ces fonds servent notamment à payer les très hauts salaires de CI, son PDG, Peter Seligmann, gagnait ainsi plus de 470 000 dollars ». Quant à l’autre ONG dont vous êtes si proche, PEW Charitable Trusts (dirigée en Calédonie par un ancien élu de votre mouvement politique), celle-ci promeut uniquement les intérêts géopolitiques américains par la contrainte et le lobbying. Fondée par une famille magnat du pétrole, elle dépense chaque année 1,5 milliards de dollar pour du lobbying dans le Pacifique avec un simple objectif : sous couvert de bons sentiments et du combat écologiste, il s’agit de rendre le maximum de zones économiques maritimes inaccessibles à toute forme d’exploitation, qu’elle soit scientifique, halieutique ou minière. Et pourquoi les pétroliers américains financent-ils des organisations visant à accroitre le nombre de zones naturelles protégées me direz-vous ? Tout simplement parce que c’est comme cela que la puissance américaine empêche ainsi d’autres états « alliés » d’exploiter les ressources de leurs sous-sols et donc d’y découvrir de nouvelles réserves d’hydrocarbures. Les dollars, la com’, Hollywood, les organisations écologistes et Léonardo Dicaprio lui-même servent la même cause, parfois sans le savoir : il s’agit pour la première puissance mondiale d’être en mesure de contrôler le marché de l’énergie. Parce que celui qui contrôle les ressources contrôle le monde. Or, tout cela, j’ai bien peur que vous l’ignoriez complètement et que vous soyez une sorte de « ravi de la crèche », tout heureux de faire des annonces sans lendemain pour se retrouver sur une photo officielle à côté de personnalités, parait-il, importantes, puisqu’elles sont américaines.

*    *

*

Paradoxalement, tout cela est normal. Vous avez, Monsieur le membre du gouvernement, fait dix ans d’études supérieures. Vous avez deux Masters et deux Bachelors. Vous n’êtes pas comme la majorité des pêcheurs ou des Calédoniens : vous êtes en effet un très bon élève qui a fait de brillantes études. C’est d’ailleurs pour cette raison que juste après avoir fini votre impressionnant cursus universitaire, le secrétaire général de votre mouvement politique a créé un poste spécialement fait pour vous dans la province qu’il dirigeait alors et qu’il vous a recruté pour y exercer en tant que chef de service. Trois ans plus tard, votre parcours et votre CV vous ont ensuite permis d’être choisi pour représenter votre parti au sein du gouvernement collégial. Votre vie d’homme adulte se décompose ainsi en dix ans d’études, trois ans dans la fonction publique et une année au gouvernement. Vous êtes donc un élève prodige du système éducatif et institutionnel et par conséquent, vous n’avez strictement aucune expérience de la vie réelle, puisque, dans votre monde, on gagne de l’argent tous les mois sans rien faire de concret… Et savez-vous, Monsieur le membre du gouvernement, d’où provient cet argent généreusement versé sur votre compte depuis que vous avez fini vos études ? Et bien c’est de l’argent public. Il provient, en partie, des taxes et des impôts payés par ces 250 pêcheurs qui partent en mer chaque jour pour aller remonter du poisson et par les Calédoniens qui achètent ces produits, en payant une autre taxe, pour ensuite les mettre dans leur assiette. Aussi, en toute bienveillance, laissez-moi vous posez une question : les signatures que vous avez apposées sur les nombreux documents que vous déjà signés ont-elles déjà nourri quelqu’un, Monsieur le ministre ? Concrètement ?

Vous avez déjà j’imagine reçu les courriers désespérés de la Fédération des Pécheurs Hauturiers de Nouvelle-Calédonie à votre endroit et qui appellent à l’aide dans le plus parfait silence médiatique. Si ces derniers vous disent que vos mesures « provoqueraient la fin de la filière Pêche Hauturière de Nouvelle-Calédonie » c’est aussi parce qu’ils savent bien que vous ne vous arrêterez pas là. On l’a compris, vous êtes là pour faire de la com’ et, comme les suites sur grand écran, le public en veut toujours plus, sinon il se lasse. Ainsi, vous voulez placer cette année 150.000 km2 en réserves intégrales, mais pourquoi pas davantage ? Pourquoi pas 300.000 km2 ? Pourquoi pas 1 million de km2 tant qu’à faire ! Avec un tel chiffre, vous aurez peut-être le droit à la couverture d’un grand magazine. Après tout, c’est facile : il suffit de signer un papier et de le placer dans un placard du Gouvernement, de faire voter des amendes et des interdictions d’exploitation et comme par miracle, nos navires de pêches n’auront plus du tout le droit de pêcher dans nos eaux. Nous n’aurons alors plus de poisson local dans nos assiettes mais, en important du thon chinois à vil prix, nous pourrons, demain peut-être, célébrer votre supériorité culturelle et intellectuelle en se répétant, sourire aux lèvres, que les thons calédoniens peuvent (enfin) mourir tranquillement de vieillesse.

Pour finir, laissez-moi vous donner un conseil que vous m’avez-vous-même inspiré. Dans une interview parue récemment, vous nous dites que votre méthode de travail est « de se déplacer sur le terrain, de partir à la rencontre des autres, d’échanger et de prendre des décisions communes pour l’avenir des Calédoniens ». Cependant, vous aviez également déclaré dans une autre interview (L’Ecume N°24) en parlant des pêcheurs : « La réforme se fera. Autant qu’elle se fasse avec eux ». Ce qui démontre une étrange conception du débat. Aussi, je vous encourage à quitter pour quelques jours votre bureau et votre administration pour aller à la rencontre des pêcheurs locaux et des armateurs, pour – pourquoi pas ? – les accompagner en pleine mer durant l’une de leurs 350 campagnes de pêche annuelles, lesquelles durent environ 12 jours chacune. Vous verrez à cette occasion que nos pêcheurs professionnels jouent le rôle de sentinelles des mers en collaboration avec la Marine Nationale et qu’ils participent ainsi à la lutte contre les ingérences étrangères. Revenu de ce périple, vous aurez, j’en suis sûr, non seulement plein d’histoires passionnantes à raconter, mais aussi une toute autre image de l’action politique et des responsabilités qui sont les vôtres. Vous êtes jeune, vous êtes encore en capacité de changer de point de vue et de mieux comprendre les choses, c’est la raison pour laquelle on dit que « toute jeunesse est l’espoir des lendemains ». En tant que benjamin du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, vous l’avez surement déjà remarqué, plus le monde autour de vous est vieillissant et plus la jeunesse est à la mode. Le milieu politique n’échappe pas à la règle puisque, plus il vieillit, plus il ne cesse d’en appeler au rajeunissement, au renouvellement et la renaissance perpétuelle. Aussi, ne cherchez pas à complaire à ces forces conservatrices qui s’appuient sur votre jeunesse pour faire oublier qu’elles sont aussi vieilles que les idées qu’elles prônent. Ces forces liées aux habitudes, au paraître et à la vision d’une génération plus âgée que vous. Réfléchissez par vous-même et demandez-vous toujours : ce que je fais est-il ce que j’estime juste et bon pour mes compatriotes, ou est-ce que je le fais pour faire plaisir à d’autre, pour les paillettes ou parce que toutes les forces autour de moi me poussent à agir ainsi ?

En espérant que cette lettre aura été utile et qu’elle vous permettra de retrouver les voies du dialogue, de la délibération, de l’échange et du bon sens, je fais le vœux, Monsieur le membre du gouvernement, qu’en cette période si difficile pour notre corps social, vous vous souveniez des conseils de Jacques Lafleur afin que vous cessiez, définitivement, d’emmerder les gens.

Je suis et je reste, Monsieur le membre du gouvernement, votre serviteur,

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Hubert B

Hubert B. a rejoint Calédosphère au tout début de l’année 2015. Enfant du pays, il a grandi à Nouméa et a ensuite bourlingué durant près de vingt ans au gré de ses envies et des hasards de la vie. Fils d’une bibliothécaire/documentaliste, il a été tour à tour enseignant, pigiste, formateur mais c’est finalement vers l’écriture qu’il a choisi de revenir. Succinct, précis, parfois laconique, si son style est volontiers direct, ses intérêts sont éclectiques et toujours tournés vers l’actualité. Sa citation favorite : « Le journaliste doit avoir le talent de ne parler que de celui des autres »

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ditou
ditou
31 mai 2023 22:19

En parlant de gouvernement. Mapou devait répondre aux questions des calédoniens. Quand est ce que cela sera diffusé?. Pendant que nous parlons de pêche de Jacques Lafleur etc. Les infos nous rattrape. Une idée farfelue pour faire baisser la dette française. Incroyable, on parle d’une idée d’expropriation pour pouvoir diminuer la dette française. Qui disons le n’est la faute que de l’Etat français qui a voulu le “quoi qu’il en coute”. Mais quand on voit que nos indépendantistes se sont levés, il y a peu, pour réclamer eux aussi les terres qui ne leur appartiennent plus. On se demande si… Lire la suite »

ditou
ditou
29 mai 2023 05:08

J’ai laissé ce sujet pour les hommes. La pêche, c’est plus leur domaine, mais lorsqu’on a une info d’attaque de requin et dont personne ne semble en parler. Il va de soit que je ne peux qu’intervenir. https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/province-nord/poum/poum-une-attaque-de-requin-mortelle-pres-d-un-ilot-1400110.html Jusqu’à présent nous avons eu des attaques de requins qui ont en grande majorité attaqués, soit des touristes, soit des loyalistes. Hier nous avons eu une attaque, si je me souviens bien de l’info, qui aurait vu une victime d’origine kanak. Et bien que vois je là?. Il me semble bien, que dans la coutume kanak le requin est considéré comme l’un… Lire la suite »

ditou
ditou
Répondre à   ditou
29 mai 2023 05:21

Pour ma dernière question de savoir si Poum mettra ou ne mettra pas en place les même mesures, que celles de Nouméa.
Ne trouvez vous pas que la réponse se trouve dans ce lien ci dessous.

https://www.lnc.nc/article-direct/nouvelle-caledonie/environnement/le-senat-coutumier-oppose-au-declassement-des-requins-tigres-de-la-liste-des-especes-protegees

Inforétif
Inforétif
Répondre à   ditou
29 mai 2023 05:43

“Hier nous avons eu une attaque, si je me souviens bien de l’info, qui aurait vu une victime d’origine kanak.”

Sans doute que des grands requins bancs racistes se sont approchés de vos côtes.

ditou
ditou
Répondre à   Inforétif
29 mai 2023 12:41

Si c’est pour sortir des absurdités. Qui a dit que c’était un requin blanc?. Pour l’instant les scientifiques, ne savent pas de quel requin il s’agit. Quand ils disent requin tigre, on voit ensuite que c’est un requin bouledogue. En fait les requins, s’ils sont nombreux ici, c’est qu’ailleurs ils ne trouvent plus de quoi se nourrir. La Réunion ou tu te trouves encore, en est l’exemple parfait, çà fait bien la quatrième année ou l’on entend plus parler d’attaques de requins dans cette île. Pourquoi?. Trop de pêche, anéantit la réserve alimentaires de ces requins. Même la Calédonie est… Lire la suite »

Electron Libre
Electron Libre
27 mai 2023 21:02

Parlant de bêtise des politiciens, lui, il est bon
https://youtube.com/watch?v=DHa2UEnZsTY

Claire Collard
Claire Collard
27 mai 2023 10:50

Les poissons vont avoir chaud ! Les pêcheurs aussi…   Les Canicules, sécheresses, maladies : à quoi ressemblerait une France à +4 °C ? (france24.com)

Claire Collard
Claire Collard
27 mai 2023 10:47

Le milliardaire Elon Musk s’est félicité, vendredi 26 mai, de l’autorisation accordée par les autorités américaines à sa société Neuralink pour tester sur l’homme des implants cérébraux. Une décision qui relance le débat sur les dangers du transhumanisme.

Claire Collard
Claire Collard
27 mai 2023 10:04

https://img-s-msn-com.akamaized.net/tenant/amp/entityid/AA1bIZhl.img?w=534&h=320&m=6 Il y a quelques années, avant que la terre ne relie les continents nord-américain et sud-américain de la Terre, à environ 21 millions d’années-lumière, une étoile vieillie et gonflée a abandonné son fantôme de manière dramatique, mourant dans une explosion cataclysmique de supernova. Le vendredi 19 mai, la lumière de cette explosion massive a finalement atteint le télescope de l’astronome amateur japonais Koichi Itagaki, qui a alerté la communauté astronomique plus large: la supernova est maintenant officiellement nommée SN2023ixf. “Ces photons qui ont quitté cette étoile en explosion il y a 20 millions d’années viennent de s’échouer sur nos… Lire la suite »

Dernière modification 5 jours plus tôt par Claire Collard
Clarkounet.... Gaybeuloïde
Clark
Répondre à   Claire Collard
26 mai 2023 09:52

PLUS CON, TU MEURES !”

Et donc, on se demande bien pourquoi tu es encore vivant(e)…

LedZep4096
LedZep4096
Répondre à   Claire Collard
26 mai 2023 11:36

Claire Collard [ https://news-24.fr/un-zoo-americain-permet-aux-visiteurs-de-caresser-kiwi-et-sexcuse-apres-lindignation-en-nouvelle-zelande/ ]

PECQMC, j’ai dû parlementer ferme avec l’une des gardes du Taronga Zoo de Sydney, en 2012, pour pouvoir prendre cette photo de près ☮

IMG_0070.JPG

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