Manille : L’appel de François Hollande

Aux Philippines, François Hollande s’est fait le chantre des pays du Sud, en vue de la COP 21 de Paris en fin d’année. Mais l’économie n’a pas été négligée lors de cet appel émouvant. Mobiliser et engager

C’est la première visite officielle d’un chef d’État  français dans l’archipel aux 7 100 îles. François Hollande a choisi ce pays, victime du dérèglement climatique, pour débuter son année de campagne sur le climat.

Le business avant tout

« Mabuhay » (« bienvenue », en tagalog) voilà ce que le président de la République pouvait voir le long des artères de Manille pour accueillir la première visite historique d’un président français,   soixante-dix  ans après l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays. En 2014 cet archipel du Pacifique a connu un taux de croissance de 6%, ça tombe bien : parmi les raisons de la présence de Hollande dans l’ancienne dictature des Marcos  il y a notamment la signature de nombreux contrats, dont l’extension du métro aérien de Manille, la construction d’un pont métallique sur la route de l’aéroport, et un projet d’adduction et de traitement des eaux à Muntinlupa, au sud-est de la capitale. Si la délégation française y voit l’occasion de contracter des partenariats économiques autour d’une reconstruction respectueuse du développement durable, cette visite sert de rampe de lancement pour la conférence climatique (COP21) qui se tiendra à Paris en fin d’année.

Le président Hollande avait affirmé fin 2014 vouloir « laisser une trace » dans l’histoire en arrachant un « accord historique sur le climat » à l’issue de cette conférence, qui doit réunir pas moins de 195 pays, après l’échec retentissant de Copenhague. Outre les officiels tels Laurent Fabius, Ségolène Royal, Jean Jouzel (Giec), Nicolas Hulot, il a mis dans les « bagages » de la délégation officielle les actrices Marion Cotillard et Mélanie Laurent.

Cet archipel est l’un des pays les plus vulnérables aux conséquences du dérèglement climatique, et l’un des plus touchés au monde par l’élévation des températures ayant pour conséquences la multiplication des typhons, dont le dernier, Haiyan en novembre 2013, le plus meurtrier avait causé plus de 7 350 décès, rasant des villes entières. François Hollande fera d’ailleurs escale vendredi matin sur l’île de Guiuan où il pourra constater les dégâts de ce typhon.

« Écrire l’histoire »

L’archipel des Philippines est vu de Paris comme un allié potentiel pour le succès de la COP21
« L’alliance entre la France et les Philippines peut entraîner le reste du monde » (François Hollande)
Pour le président Hollande c’est un « accord global contraignant »  qui va impacter les pays en développement, mais qui doit, selon le président Français, aller au-delà des clivages Nord-Sud. C’est Marion Cotillard l’actrice oscarisée qui a lu ce jeudi l’appel de Manille pour réveiller les consciences.

Le résultat de la Conférence de Paris concernera la vie de milliards de personnes 

L’enjeu est grand, il s’agit pour la France d’obtenir, lors du sommet mondial sur le climat en décembre prochain, la signature de 195 pays. « Un accord ambitieux, équitable et universel sur le climat » précise le texte. Les nations signataires devront notamment s’engager à maintenir le réchauffement global de la planète au-dessous de deux degrés.

Pour Nicolas Hulot, cheville ouvrière de ce déplacement:

Nous sommes à un point de bascule. Le monde de demain sera radicalement différent du monde d’aujourd’hui, de gré ou de force.