Un climat politique plus apaisé ?

D’ordinaire si prompte à se déchirer, le milieu politique calédonien semble connaitre une phase d’accalmie depuis le dernier comité des signataires. Calme avant la tempête ou véritable volonté de travailler ensemble ?

La photo n’est pas habituelle : c’est l’élue Nicole Robineau de l’UCF qui joue les photographes et qui prend en photo, tous sourires, des élus du FPU, de CE et des indépendantistes, c’est-à-dire des représentants de tous les groupes présents au congrès. Ceux-ci partageaient un repas la semaine dernière dans une ambiance conviviale, en brousse, lors d’une visite organisée par la Province Sud sur la commune de Boulouparis. Une visite pas tout à fait anodine puisque cette commune est gérée par Alain Lazare du FPU et que la province l’est par Philippe Michel de Calédonie Ensemble… Dernièrement, le maire du Mont-Dore Éric Gay (RUMP-FPU) avait déclaré attendre de l’exécutif provincial qu’il soit à l’écoute de toutes les communes et non pas uniquement de celles ayant la même « sensibilité politique ». Son appel semble donc avoir été entendu.

Un peu de légèreté ?

Voir des élus de tous les groupes politiques siégeant à l’assemblée – indépendantistes comme loyalistes – ensemble, en dehors d’une manifestation officielle ou d’une cérémonie protocolaire, ne s’était plus vu depuis de très nombreux mois, voire même des années. Mais, s’il n’a pas éliminé les tensions et les ambitions électorales des uns ou des autres, le consensus parisien autour de l’épineux litige de la liste électorale référendaire a semble-t-il permis d’apaiser les tensions. Preuve en est également les commentaires laissés par les leaders politiques sur les réseaux sociaux au-dessous de cette photographie, certains telle Sonia Backes n’hésitant pas à « chambrer » gentiment le jeune élu Nicolas Metzdorf, tout comme le député Philippe Gomes lui aussi très présent sur Facebook.

Reste à savoir ce qu’il adviendra de cette « bonne ambiance » lors de la future élection pour la présidence du congrès. Le leader de Calédonie Ensemble avait d’ailleurs annoncé la semaine dernière lors d’un débat télévisé que son mouvement ferait ce qu’il faut pour qu’un non-indépendantiste siège sur le perchoir. L’institution du Boulevard Vauban doit en effet se choisir un nouveau bureau le 16 juillet prochain et Gaël Yanno de l’UCF est candidat à sa propre succession. L’ancien député avait vertement critiqué en début d’année les élus de Calédonie Ensemble mais, depuis le comité des signataires exceptionnel, il a modifié son discours. Le climat parisien aurait-il suivi les politiques calédoniens jusqu’à Nouméa ?