LES CHRONIQUES DE CATON
De la chaise vide à la chaise percée
Ils sont venus, ils sont tous là… mais tous n’ont pas assisté à la déclaration de politique générale prononcée par Philippe Germain. Le FPU, l’UCF et quelques indépendantistes ont volontairement refusé d’assister à cette séance solennelle, créant un précédent depuis la création du gouvernement. La politique de la chaise vide et du boycott pour attirer l’attention, montrer son mécontentement, afficher son dépit. Quelle portée donner à ce mouvement d’humeur ?
L’opposition pour être crédible et audible doit être portée par une intelligence. Et à l’évidence, on en manque singulièrement dans ce troupeau sans chef, éberlué d’avoir perdu le pouvoir et tout ce qu’il procure d’avantages sonnants et trébuchants. L’opposition, ça se construit sur des idées bien plus positives que l’abandon du drapeau, la négociation d’accords secrets, des combinazione de bas étage, des coalitions dispendieuses et des échanges de postes. L’opposition réclame une ligne directrice un peu plus affermie que l’attente messianique du retour de Sarkozy. L’opposition réclame enfin du travail, un labeur incessant, cette vertu cardinale en politique dont semblent totalement dénués tous ceux qui aujourd’hui se perdent dans des discours ineptes auxquels personne ne croit plus tellement ils sont grossiers. L’opposition réclame du temps pour se bâtir, or ceux que l’on que l’on vient de sortir de leurs bureaux lambrissés n’ont guère de patience en la matière. Il leur tarde déjà de retrouver leurs attributs, quitte à promettre n’importe quoi à n’importe qui pour peu qu’on leur rende un peu de leur éclat perdu.
Le RUMP n’a plus aujourd’hui que ses yeux pour pleurer, la conséquence de cette politique à laquelle, selon Frogier, on n’a rien compris, mais qui devait convaincre les indépendantistes pour toute éternité, qu’il n’y aurait jamais plus ici que la France. L’erreur était si primordiale que le Rump dès lors s’est fait rattraper par une réalité à laquelle il voulait échapper : celle des urnes. Mais oui, tout est là. La Nouvelle-Calédonie ne se retrouve plus dans ce Rump sans âme ni pensée, ce parti mâtiné d’orgueils cacochymes et d’ambitions pubères, mais qui a perdu ce qui en faisait sa substance, et elle lui fait savoir. Le Rump perd les élections, c’est maintenant son fait.
Le Rump boycotte donc, il traîne dans son sillage une UCF amibienne et quelques indépendantistes isolés. C’est son angle d’attaque, la politique de la chaise vide érigée en corpus politique… Une grosse niaiserie à l’heure où justement il faut faire front en bataillons serrés puisque le temps se tasse, et que l’horizon de la fin de l’accord de Nouméa n’est plus une ligne mince, mais une falaise abrupte et visible. Ils font donc le choix de l’absence, quasiment de la désertion, en imaginant que les Calédoniens se retrouveront en cette démarche et adhèreront à cette jobardise. Qui peut croire en la pertinence de la chaise vide ? Non, ce n’était pas très malin que de ne pas assister à cette séance, affichant un mépris souverain aux usages républicains et à l’accord de Nouméa. Il y a du mauvais perdant dans cette attitude puérile, une affaire de gosse mal élevé et boudeur. Comme il n’y avait pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne, il n’y a pas tripette non plus entre chaise vide et chaise percée. De là à ce que les Calédoniens tirent définitivement la chasse…
Caton
En fait entre la chaise vide et la chaise percée, il n’y a de différence qu’entre une “constipation intellectuelle opiniâtre” et un … “caca nerveux”.
Parler de la politique de la chaise vide…pourquoi ne pas avoir écrit cet article lorsque CE boycottait le gouvernement H. Martin ? Il est vrai que si les chaises demeuraient vide d’occupant, les portemonnaies, eux, étaient plein aux as des impôts des calédoniens. PAYER A RIEN FOUTRE !!! ça ne les dérange pas une seconde, encore moins se moquer ouvertement de la G…. des gens de ce pays. Un peu plus d’objectivité de votre part et vous gagnerez en crédibilité M. (valise en) Caton.
J’eus aimé, Caton, avoir été l’auteur de votre contribution.
rome a le coté vertigineux de son capitole, paris sa tour eiffel … les votres … du haut du ouen toro et sans parapente …
Certes, certes, cela est de la bonne analyse; mais il faudra bien, “nolens volens”, qu’UCF, RPU et CE s’allient tôt ou tard car la “guerre de tous contre tous” ne pourra survivre qu’un temps. S’agit il dès lors de s’agréger autour d’un homme, autour d’une analyse ou bien autour d’un projet ? (ou peut être autour des trois à la fois?). La définition de la question référendaire, la définition des modalités de recueil du corps électoral référendaire (car les commissions d’inscription vont devoir tourner à plein régime dès que possible) et celle de la date de celui-ci devraient déjà occuper… Lire la suite »
Je lisais le discours du président et j’ai eu l’impression de lire un discours d’un parti autonomiste comme en polynesie. l’autonomisme est il l’avenir des partis anti indépendantistes ?
Quelqu’un avait parlé des “confins de l’autonomie” hier, mais il n’est peut-être plus d’accord avec ça aujourd’hui. Le vent a changé et il attend Sarko…
Autonomie/indépendance c’est du pareil au même. La porte ouverte à toutes les fenêtres 🙂
Un si long article pour crier le désespoir de Calédonie Ensemble. Eux qui avaient fait de l’anti coalition leur cheval de bataille, sont aujourd’hui devenus le cheval de Troie des indépendantistes. La citadelle loyaliste est attaquée de toutes parts, article 27, risque de gel du corps électoral des élections municipales, cadeaux fiscaux à gogo pour plaire à l’ami Néaoutyine, mélange des genres économico/politique avec un président du gouvernement ex chef d’entreprise et tenant d’un repli sur soit de l’économie Calédonienne (vive les monopoles à la Biscochoc avec Germain). Calédonie Ensemble a, en l’espace de quelques mois, renié tout ce qu’il… Lire la suite »
Cheval de Troie ou plutôt Cheval de Goa… 😉
JE VEUS VOIR LES POUCES EN BAS