Nous sommes Charlie

Trois hommes ont perpétré ce jeudi une attaque meurtrière contre le siège du journal Charlie Hebdo ouvrant le feu à la kalachnikov sur les journalistes et dessinateurs qui se trouvaient là en réunion. L’attaque a fait douze morts.

Et la France est aujourd’hui en état de choc face à cet attentat, le plus meurtrier depuis 40 ans, mais aussi le plus symbolique en ce qu’il s’en prend directement au fondement de notre démocratie : la liberté d’expression. Un attentat d’autant plus choquant qu’au nombre des victimes figurent parmi les plus grands dessinateurs de presse français : Wolinski, Cabu, Charb et Tignous. Deux policiers figurent également au nombre des victimes. Au total, onze hommes et une femme ont été tués, trois autres blessés sont considérés en état d’urgence absolue.

Les meurtriers identifiés

Après avoir commis le massacre, les deux tireurs ont pris la fuite en hurlant « on a vengé le prophète Mahomet, on a tué Charlie Hebdo ». Mais moins de huit heures après les faits, les trois suspects ont été identifiés. Il s’agit de deux frères franco-algériens de 32 et 34 ans, Saïd et Cherif Kouachi, connus des services de police pour avoir tenté d’organiser depuis la France une filière Djihadistes. Le 3ème terroriste est un jeune SDF de 18 ans, Hamyd Mourad. Ils auraient été identifiés grâce à une carte d’identité qu’ils ont oublié dans la voiture qui leur a servi à se rendre au siège de Charlie Hebdo ! À l’heure où nous écrivons ces lignes, les trois hommes auraient été « logés » par les policiers et les gendarmes dans la région de Reims et leur arrestation est imminente.

Deuil national

Le Chef de l’État est intervenu en direct à la télévision pour lancer un message de rassemblement aux Français et annoncer la tenue d’une journée de deuil national. Les drapeaux seront en berne pendant trois jours et une minute de recueillement est programmée à midi dans l’ensemble des services publics, en Nouvelle-Calédonie, les institutions s’organisent en conséquence. Rendant hommage à la rédaction de Charlie Hebdo et aux victimes de la tuerie, François Hollande en a appelé à l’unité : “Nous devons être nous-mêmes, conscients que notre meilleure arme, c’est notre unité, l’unité de tous nos concitoyens face à cette épreuve. Rien ne peut nous diviser, rien ne doit nous opposer, rien ne doit nous séparer”, a assuré le chef de l’Etat. Le Président de la République va s’entretenir avec les présidents du Sénat et de l’Assemblée ainsi qu’avec les leaders des forces politiques.

Mobilisation

Partout en France des rassemblements spontanés ont été organisés, réunissant plus de 100 000 personnes dans tout le pays. Les USA, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Russie, l’Espagne, le Vatican ont adressé des messages de condoléances et de soutien à la France. Charly Hebdo, dont la rédaction est aujourd’hui décimée, était un grand titre du paysage médiatique français. Ses prises de position, souvent iconoclastes, jetaient un autre regard sur l’actualité. En 2011, l’hebdomadaire paraissant le mercredi avait pris le parti de publier des caricatures de Mahomet, pour dénoncer le fanatisme religieux et le fondamentalisme musulmans. Depuis cette date, le journal faisait régulièrement l’objet de menaces de mort et bénéficiait d’une protection policière.

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